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Roumanie : le meurtre d’une ado devient scandale politique


Gheorghe Dinca, 65 ans, ici escorté par la police, a été inculpé de meurtre et placé en détention provisoire pour 30 jours. (photo AFP)

Le ministre roumain de l’Intérieur, Nicolae Moga, a annoncé mardi sa démission après l’échec de la police à sauver une adolescente enlevée la semaine dernière et dont les appels de détresse avaient été ignorés, une affaire qui a bouleversé le pays.

Un suspect arrêté samedi à Caracal (sud) a reconnu avoir séquestré, violé et tué cette adolescente, ainsi qu’une autre jeune fille qui avait été portée disparue en avril.

« J’ai décidé de quitter mes fonctions afin de sauvegarder le prestige du ministère, gravement entamé par l’action défaillante de plusieurs de ses employés », a déclaré le ministre.

Alexandra, 15 ans, avait appelé trois fois jeudi le numéro d’urgence 112 pour dire qu’elle avait été enlevée et violée par un homme, donnant des indices sur le lieu où elle était séquestrée. La police avait toutefois mis douze heures pour retrouver cette maison, puis attendu l’aube avant d’y pénétrer, invoquant des contraintes légales, alors qu’il s’agissait d’une urgence ne rendant pas ces précautions nécessaires. Des restes humains calcinés ainsi que des bijoux appartenant à Alexandra ont été découverts dans un fût en tôle retrouvé sur les lieux.

Le propriétaire de la maison, Gheorghe Dinca, 65 ans, a été inculpé de meurtre et placé en détention provisoire pour 30 jours. Il a brièvement comparu mardi devant un tribunal local, précisant qu’il ne faisait pas appel de son arrestation. Selon les médias, il aurait également été interrogé sur le meurtre d’une troisième jeune fille, dont le corps décapité avait été retrouvé dans un parc de Craiova (sud), une affaire remontant à 2015.

Nicolae Moga, qui était en poste depuis une semaine à peine, est le troisième haut responsable à démissionner en lien avec cette affaire, après le chef de la police, Ioan Buda, et le directeur du Service des télécommunications spéciales (STS), Ionel Vasilca. Trois chefs de la police du département d’Olt dont dépend Caracal ont également été limogés tandis que huit agents de police font l’objet d’une procédure disciplinaire pour des manquements dans leur enquête.

Le président de centre-droit, Klaus Iohannis, a dénoncé mardi « une longue série d’erreurs » des autorités et demandé des mesures urgentes pour que de « telles tragédies puissent être évitées ».

AFP