Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Plusieurs centaines de milliers de paquets de cigarettes de contrebande ont été détruits lundi à Bucarest dans le cadre d’une vaste opération visant à enrayer un marché noir en hausse et très préjudiciable pour les caisses de l’État roumain.
La vente de cigarettes de contrebande a provoqué un manque à gagner estimé à 500 millions d’euros l’an passé. (Photos : AFP)
Au total, le producteur de tabac Japan Tobacco International (JTI) Roumanie veut broyer environ 660 000 paquets d’ici à vendredi. « Cette procédure est compliquée et coûteuse mais elle nous permet d’aider les autorités » dans leur lutte contre ce fléau, a déclaré Gilda Lazar, une responsable du groupe lors du lancement de l’opération.
Le marché noir du tabac en Roumanie, l’un des pays les plus pauvres de l’Union européenne, a atteint son niveau le plus élevé depuis quatre ans, s’élevant à 15,9% en 2014, selon une étude récente réalisée par la compagnie Novel Research.
La vente de cigarettes de contrebande a provoqué un manque à gagner estimé à 500 millions d’euros l’an passé, selon les représentants de cette industrie, qui est — avec un total de plus de 2,7 milliards d’euros — le deuxième contributeur au budget public après l’industrie pétrolière.
L’année dernière, les autorités ont saisi environ 4 millions de paquets de cigarettes introduits frauduleusement dans le pays, en provenance notamment de Moldavie et d’Ukraine, pays non membres de l’UE où le prix du tabac est jusqu’à six fois moins élevé.
Selon Gilda Lazar, la progression du marché noir s’explique notamment par une « stratégie fiscale incohérente et axée sur le court-terme »: en raison des taxes trop élevées, représentant 80% du prix d’un paquet de cigarettes, les fumeurs préfèrent acheter du tabac de contrebande, beaucoup moins cher.
AFP
