Les quinze pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU étaient réunis vendredi pour discuter de la frappe des États-Unis contre la Syrie, lancée jeudi soir après une attaque chimique présumée par l’armée de Bachar al-Assad qui a fait plus de 80 morts.
Peu avant la réunion, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres avait appelé à la « retenue » et souligné qu’il n’y avait d’autre solution que « politique » à la guerre qui déchire la Syrie. Cette réunion d’urgence se tient à la demande de la Bolivie, qui a estimé que le lancement d’une soixantaine de missiles américains contre une base aérienne en Syrie constituait une violation des lois internationales.
La Russie, principal soutien au régime syrien avec l’Iran, a qualifié la frappe américaine « d’agression contre un État souverain« . Son représentant à l’ONU Vladimir Safronkov a averti les États-Unis de « conséquences négatives » en cas d’intervention militaire. « Conscient du risque d’escalade, j’en appelle à la retenue pour éviter tout acte qui ajouterait encore à la souffrance du peuple syrien », a déclaré Antonio Guterres dans un communiqué. « Il n’y a pas d’autre voie pour mettre fin à ce conflit que celle d’une solution politique », a ajouté le Portugais, en appelant « toutes les parties à renouveler leur engagement à faire avancer les discussions de Genève ».
De difficiles négociations de paix sur la Syrie ont lieu sous l’égide de l’ONU à Genève mais les représentants du gouvernement syrien et de l’opposition peinent à trouver une solution à un conflit entré dans sa septième année. Le Groupe international de soutien à la Syrie (ISSG) doit se réunir d’urgence à l’ONU à Genève vendredi à la demande de Moscou, a annoncé le bureau de l’envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura.
Le président américain Donald Trump a ordonné jeudi le tir de 59 missiles Tomahawk contre une base aérienne syrienne, après l’attaque chimique présumée contre une zone rebelle, qui a tué au moins 86 personnes et a choqué le monde. Les premières analyses effectuées sur les victimes suggèrent qu’elles ont été exposées à du gaz sarin, un puissant agent neurotoxique. Les 15 pays membres du Conseil de sécurité, instance exécutive de l’ONU, se sont déjà réunis jeudi soir à propos de cette attaque chimique mais ne sont pas parvenus à s’entendre pour la condamner et lancer une enquête.
Le Quotidien/AFP