Le vice-président RN de l’Assemblée nationale Sébastien Chenu a annoncé ce dimanche que les députés de son parti voteraient lundi la motion de censure déposée par la Nupes, pour que la Première ministre Elisabeth Borne « s’en aille, avec sa réforme (des retraites) sous le bras ».
Dénonçant un « coup de force antidémocratique », l’alliance de gauche Nupes a riposté par une motion de censure après l’échec jeudi d’une tentative d’abrogation de la retraite à 64 ans, qui n’a pas pu faire l’objet d’un vote à l’Assemblée nationale.
« Les 88 députés du Rassemblement national seront là pour voter la motion de censure parce que nous voulons la fin de ce texte », a expliqué le député du Nord à RTL-Le Figaro-LCI. « Nous voulons que Mme Borne s’en aille, avec sa réforme sous le bras, et surtout, nous voulons qu’il y ait un vote car il n’y a pas eu de vote à l’Assemblée nationale » sur les retraites, a-t-il ajouté. « Il ne s’agit pas d’une alliance avec LFI mais nous avons déjà démontré que nous étions capables de voter une motion de censure déposée par d’autres », a-t-il souligné.
Interrogé sur les chances de réussite de cette motion, il a répondu : « C’est possible, la dernière fois, il a manqué neuf voix, tout dépend des Républicains ». « Ou les Républicains sauvent la tête d’Emmanuel Macron, (et) Éric Ciotti pourra aller prendre le thé avec Emmanuel Macron tranquillement la semaine prochaine, ou Les Républicains font un choix de courage, s’affirment comme un parti d’opposition et votent cette motion de censure dans l’intérêt des Français », a estimé Sébastien Chenu.
La motion devrait être discutée et mise au vote à partir de 16 h lundi. La proposition d’abrogation des 64 ans avait entretenu la flamme de la contestation de la réforme des retraites, malgré sa promulgation mi-avril. Mais les oppositions n’ont pas réussi à obtenir un scrutin sur la mesure phare du texte porté par le groupe indépendant LIOT, celle-ci ayant été retoquée au nom de son « irrecevabilité ».
Une précédente motion de censure du groupe LIOT avait échoué de peu en mars, à neuf voix près. Dix-neuf députés LR sur 61 avaient voté la censure, après le recours au 49.3 par la Première ministre, Elisabeth Borne, pour faire passer la réforme. Mais la donne a changé, juge l’un d’eux, Aurélien Pradié, qui « ne pense pas » voter la motion lundi : « Elle est déconnectée du sujet, de la réforme des retraites. »
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