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Retrait de l’iPhone 12 : entre la France et Apple, de la friture sur les ondes


Des problèmes ont été détectés sur les IPhone 12. (Photo d'illustration : Pixabay)

Annoncée mardi au beau milieu d’un événement international d’Apple, la non-conformité de l’iPhone 12 avec des normes sanitaires européennes concernant le niveau d’émission d’ondes a inquiété les usagers et pris de court les revendeurs. Informé depuis des mois, le géant californien a désormais quinze jours pour réagir.

Quel est le problème avec l’iPhone 12 ?

Commercialisé depuis fin 2020, l’iPhone 12 était en fin de carrière lorsque la décision de retrait du marché français est tombée.

Depuis des mois, l’Agence nationale des fréquences (ANFR) échangeait avec Apple après avoir flashé l’appareil au-dessus des normes en vigueur concernant l’émission d’ondes radioélectriques.

Concrètement, l’iPhone 12 dépasse de 1,74 W par kilogramme (W/kg) la valeur limite réglementaire correspondant à l’énergie pouvant être absorbée par le corps humain lorsque le téléphone est tenu à la main (appelée DAS membres).

Dans de nombreux cas similaires, les constructeurs mettent à jour leur appareil avant d’en arriver au retrait. Ce qui n’a pas été le cas d’Apple, confronté pour la première fois à cette procédure.

Pourquoi cette décision arrive-t-elle maintenant ?

De nombreux utilisateurs, qui utilisaient parfois leur téléphone depuis près de trois ans, se sont étonnés d’une décision aussi tardive.

Mais la règlementation qui impose la mesure du « DAS membres » n’est entrée en vigueur qu’en juillet 2020, et le téléphone n’a pas pu y être soumis avant sa sortie.

Selon le site de l’ANFR, la conformité de trois appareils d’Apple (iPhone 12 5G, iPhone 12 mini 5G et iPhone 13) est actuellement en cours d’examen. Les iPhones 12 Pro et 12 Pro Max ont été déclarés conformes.

En communiquant sur cette décision, le ministre de tutelle de l’ANFR Jean-Noël Barrot a également souhaité mettre la pression sur Apple, tenu de se plier aux règles européennes.

Que peut faire Apple pour y remédier ?

Selon l’ANFR qui a précisé jeudi ses consignes, Apple doit « dans les quinze jours » proposer « des mesures correctives ». Concrètement, il devrait s’agir d’une « mise à jour logicielle à distance » qui permettra de baisser les valeurs de DAS, indique l’autorité.

L’ANFR demandera alors une nouvelle expertise du téléphone en laboratoire, là-encore « dans un délai de quinze jours ».

Les résultats de ce nouveau test détermineront si la décision de retrait temporaire peut être levée, ou si Apple doit « procéder au rappel de tous les appareils vendus sur le marché français ».

Quelle a été la réaction d’Apple ?

Contacté, Apple a assuré que l’iPhone 12 était conforme aux standards définis dans le monde par de nombreuses organisations internationales et prévoit de contester les conclusions de l’agence.

Toutefois, l’entreprise ne donne sur son site que des mesures effectuées sur le DAS « Tête » (une mesure réalisée lors d’un appel téléphonique sans kit mains-libres), et « Corps » (une mesure plus générale au niveau du tronc).

Y-a-t-il un risque pour la santé ?

Le dépassement de la mesure est probablement inoffensif. D’ailleurs, « la non-conformité détectée ne justifiait pas un rappel immédiat », indique l’ANFR.

Jean-Noël Barrot a rappelé qu’il s’agissait d’un « léger » dépassement des seuils, par ailleurs fixés à un niveau bien inférieur à celui pouvant potentiellement entraîner des effets sur le corps humain.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), « rien n’indique pour l’instant que l’exposition à des champs électromagnétiques de faible intensité soit dangereuse pour la santé humaine ». Malgré de nombreuses études sur le sujet, il existe en effet peu de lien avéré entre des problèmes de santé et l’exposition aux radiofréquences.

Le marché du reconditionné est-il concerné ?

Selon l’ANFR, Apple a la responsabilité en premier lieu de mettre fin à la commercialisation de l’iPhone 12, « quel que soit le circuit de distribution », et doit donc « donner des instructions très claires (…) à ses distributeurs ».

Mais ces derniers sont également tenus de le retirer d’eux-mêmes de leurs boutiques physiques ou en ligne. La consigne s’applique également aux reconditionneurs, précise l’agence.

La plateforme française spécialisée Backmarket a confirmé mercredi soir avoir pris des dispositions pour retirer l’iPhone 12, qui apparait désormais « en rupture de stocks ».

L’iPhone 12 constituait actuellement une des meilleures références du marché du reconditionné, qui permet aux consommateurs de réduire leur facture d’équipement comme leur empreinte environnementale.