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Retour du cyclone Freddy : au moins 70 morts au Malawi et Mozambique


Une route effondrée par les inondations dues aux fortes pluies qui ont suivi le cyclone Freddy à Blantyre, au Malawi, ce lundi. (photo AFP)

Le cyclone Freddy, « hors norme » car il a fait une boucle rarement observée par les météorologues, a fait au moins 70 morts au Malawi et au Mozambique en revenant frapper l’Afrique australe, selon de nouveaux bilans des autorités et ONG, ce lundi.

Au moins 66 personnes sont mortes au Malawi, selon un tweet de la Croix-Rouge, qui participe aux opérations de sauvetage et cite des chiffres du gouvernement. Un précédent bilan des autorités faisait état de 11 morts au Malawi et 4 au Mozambique.

Le Malawi a déclaré l’état de catastrophe dans plusieurs régions du sud du pays, dont celle de la capitale économique Blantyre, a annoncé lundi la présidence. Le chef de l’État Lazarus Chakwera « a constaté avec une grande préoccupation la dévastation que le cyclone Freddy est actuellement en train de provoquer dans de nombreux districts (…) et a déclaré l’état de catastrophe » dans le sud, a-t-elle indiqué dans un communiqué.

En passe d’être classé le cyclone le plus long jamais enregistré par les météorologues, Freddy avait déjà touché Madagascar et le Mozambique fin février. Le bilan était alors de 17 morts, des milliers de déplacés et de maisons ravagées. Revenu dans la région la semaine dernière en suivant une trajectoire en boucle inédite, il s’est d’abord abattu sur Madagascar pour la seconde fois en deux semaines, faisant 10 morts.

Un bilan loin d’être définitif

Puis, il est revenu frapper le Mozambique samedi soir. Au moins quatre personnes sont mortes dans la province de Zambézie (centre), ouverte sur le Canal du Mozambique, ont indiqué les autorités locales. Mais le bilan devrait vraisemblablement grimper, les informations parvenant difficilement en raison de communications coupées. La ville portuaire de Quelimane (centre), à une quarantaine de km de l’endroit où le cyclone a atterri, est encore largement isolée du reste du monde : routes, eau, électricité sont coupées par endroits, selon Guy Taylor, porte-parole de l’Unicef sur place joint par téléphone.

De nombreuses personnes sont portées disparues, selon les autorités. Et la catastrophe semble avoir dépassé les craintes : « Les centres d’hébergement d’urgence ont été débordés car le nombre de personnes affectées a été supérieur aux prévisions », a déclaré Luisa Meque, présidente du bureau national de gestion des catastrophes.

Ensevelis 

Le cyclone qui était accompagné de vents violents et de pluies torrentielles s’est ensuite déplacé dans la nuit de dimanche à lundi vers le Malawi voisin, provoquant des inondations et d’importantes coulées de boue. Les écoles du pays, parmi les plus pauvres au monde, ont été fermées dans une grande partie sud.

La plupart des corps ont été retrouvés dans la région de Blantyre, selon la police locale. « Les opérations de secours sont toujours en cours, mais elles sont entravées par les pluies incessantes », a déclaré Beatrice Mikuwa, porte-parole. Dans le township de Chilobwe non loin, une quarantaine de maisons ont été balayées et leurs occupants ensevelis dans la boue, a constaté un journaliste de l’AFP.

Richard Duwa, 38 ans, fonctionnaire, a raconté l’eau montée soudainement au milieu de la nuit. À 5 h (4 h au Luxembourg), il a reçu un coup de fil : cinq membres de sa famille installés dans le township ont été emportés. « Nous venons de retrouver le corps d’un petit garçon mais les autres sont encore introuvables », dit-il. Il doit se rendre à la morgue. Des corps ont été retrouvés en aval, il pourrait s’agir de ses proches.

La compagnie aérienne nationale, Malawi Airlines, a annulé tous les vols à destination de Blantyre jusqu’à nouvel ordre.

Freddy, qui a désormais fait une centaine de morts, devrait repartir par la mer au cours de la semaine et s’affaiblir, selon les prévisions. Le phénomène, formé au large de l’Australie et qui a atteint le stade de tempête début février, sévit dans l’océan Indien depuis 35 jours. Il est passé au large de l’île française de la Réunion et de Maurice y causant des dommages limités. Plusieurs tempêtes ou cyclones traversent chaque année le sud-ouest de l’océan Indien pendant la saison cyclonique qui s’étend de novembre à avril.