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Restrictions anti-Covid : manifestations d’ampleur et heurts en Europe


En Allemagne, échanges musclés entre les policiers et les manifestants. (photos AFP)

Des milliers de personnes ont manifesté dans plusieurs pays d’Europe contre les restrictions liées au coronavirus, renforcées depuis samedi en France et en Pologne.

Allemagne, Pays-Bas, Autriche, Bulgarie, Suisse, Serbie, Pologne, France et Grande-Bretagne, ainsi que le Canada, ont tous connu samedi des manifestations d’ampleur diverse contre la « dictature » des restrictions sanitaires contre la pandémie, dont certaines ont dégénéré en heurts avec la police.

Au moins 36 personnes ont été arrêtées et plusieurs policiers blessés samedi à Londres au cours de l’une d’entre elles. A Cassel, au centre de l’Allemagne, des affrontements se sont produits et les forces de l’ordre ont fait usage de gaz au poivre, matraques et canons à eau.

« Arrêtez la terreur Corona » ou « Le Covid est un canular », pouvait-on lire sur certains panneaux brandis par les manifestants, de Montréal à Belgrade.

A Londres, certains portaient un message clair…

Cette vague de mécontentement a coïncidé avec l’entrée en vigueur samedi d’un troisième confinement en un an pour 21 millions de Français et d’un confinement partiel en Pologne. En France, ce « confinement » se veut plus souple qu’en mars 2020. Contrairement aux précédents, les Français peuvent sortir « sans aucune limitation de durée », mais « dans un rayon limité à 10 kilomètres ». Mais d’autres régions du pays pourraient basculer prochainement dans une situation « très difficile » en raison du variant anglais, a prévenu Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique qui appuie le gouvernement. « On frôle déjà les 100% de saturation en réanimation » dans certaines régions, a-t-il mis en garde, rappelant que le variant dit anglais est « 60% plus transmissible que le virus historique ». Le nombre de contaminations en 24 heures a dépassé les 35 000 dans le pays, soit l’un des pics les plus élevés depuis novembre.

Miami Beach débordée par les fêtards

La Pologne est entrée samedi en confinement partiel pour une durée de trois semaines, là encore en raison de la recrudescence des contaminations. Le gouvernement polonais avait relâché la pression en février, autorisant l’ouverture des hôtels, musées, cinémas, théâtres et piscines avec une demi-jauge.

En Floride, l’île de Miami Beach, a été contrainte d’imposer un couvre-feu face à un afflux de touristes déterminés à faire la fête malgré la pandémie. « Le volume de gens est clairement supérieur à celui des années précédentes », a noté le maire Dan Gelber. « Je crois que c’est en partie parce qu’il y a peu de lieux ouverts dans le reste du pays, ou alors il y fait très froid. Ou alors ils sont fermés et en plus il y fait très froid ».

En Asie, les Philippines ont également annoncé de nouvelles restrictions, alors que les contaminations ont atteint un nouveau record de plus de 7 000 nouveaux cas par jour. Au Brésil, le maire de Rio de Janeiro a décidé la fermeture des plages à partir de ce week-end. A peine plus de 5% de la population a reçu une première dose de vaccin et moins de 2% la seconde.

Les gouvernements tentent par ailleurs d’intensifier la vaccination alors que l’épidémie a déjà coûté la vie à près de 2,7 millions de personnes dans le monde.La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a menacé samedi de bloquer les exportations du vaccin AstraZeneca si l’UE ne recevait pas d’abord ses livraisons. « C’est le message que nous passons à AstraZeneca: respectez votre contrat avec l’Europe avant de commencer à livrer d’autres pays », a déclaré Ursula von der Leyen dans une interview avec le groupe des médias allemand Funke, rappelant que le contrat de l’UE prévoyait la livraison de doses produites sur le territoire de l’UE et au Royaume-Uni.

LQ/AFP

Sommet de l’UE face à la flambée du virus

Le sommet de l’UE de jeudi et vendredi à Bruxelles se déroulera en visioconférence, à cause de l’accélération de la troisième vague de la pandémie en Europe, a annoncé dimanche un porte-parole européen.

Le président du Conseil européen, Charles Michel, a pris cette décision « à la suite de la flambée de cas de Covid-19 dans les États membres », a expliqué sur Twitter son porte-parole Barend Leyts.

Le sommet portera sur plusieurs sujets délicats, dont la détérioration des relations avec la Russie et la Turquie, et la désorganisation de la réponse de l’UE à la pandémie.