L’armée israélienne a mené mardi des raids aériens sur des infrastructures du Hamas et du Jihad islamique dans la bande de Gaza, quelques heures après le tir d’une trentaine d’obus de mortier depuis l’enclave palestinienne vers le territoire israélien, a indiqué le Hamas.
L’armée israélienne a annoncé mardi avoir frappé plus de 30 « cibles militaires » appartenant au Hamas et son allié le Jihad islamique dans la bande de Gaza.
Ces frappes font suite à des tirs de mortiers depuis la bande de Gaza ayant visé le sud d’Israël. Celles-ci n’ont pas fait de victime sans faire de victimes, a indiqué l’armée israélienne.
Selon le communiqué de l’armée, « 25 obus de mortier ont été tirés en direction de plusieurs sites sur le territoire israélien (…) et la majorité d’entre eux ont été interceptés par le système antimissiles Dôme de fer ». L’un d’entre eux a atterri à proximité d’un jardin d’enfants, selon un porte-parole de l’armée, mais a priori aucun enfant ne se trouvait dans le bâtiment à cette heure-là.
Lundi, un Palestinien a été tué par un tir de char israélien, a rapporté le ministère de la Santé gazaoui. Israël affirme avoir tiré après que deux hommes ont tenté de franchir la barrière qui sépare l’enclave de l’État hébreu, avec « l’intention de mener une attaque ». Les deux Palestiniens ont été arrêtés.
Dimanche, l’armée israélienne avait fait état de tirs d’un char israélien en direction d’une position du Jihad islamique peu après que des soldats israéliens ont fait exploser un engin posé près de la barrière séparant Israël de la bande de Gaza et voué à cibler ses troupes. Trois membres du Jihad islamique ont été tués dans ces tirs et, selon des médias israéliens, les obus de mortier mardi seraient une riposte du mouvement palestinien.
Trêve menacée
Le Jihad islamique est le groupe armé le plus puissant dans la bande de Gaza après le Hamas, mouvement islamiste palestinien au pouvoir dans l’enclave. Les deux sont alliés et ont combattu ensemble durant plusieurs guerres menées par Israël dans la bande de Gaza.
Israël et le Hamas se sont livré trois guerres depuis 2008 et observent depuis 2014 un cessez-le-feu tendu de part et d’autre de la barrière qui sépare la bande de Gaza du territoire israélien. Israël riposte systématiquement aux actes hostiles venus de Gaza, le plus souvent en frappant des positions militaires dans l’enclave.
La trêve a une nouvelle fois été mise à l’épreuve ces dernières semaines par une mobilisation massive le long de la frontière pour le droit des réfugiés palestiniens à revenir sur les terres de 1948, date de la création d’Israël, et contre le blocus imposé par Israël à l’enclave. Le mouvement a tourné le 14 mai à la protestation contre l’inauguration à Jérusalem de l’ambassade des États-Unis en Israël.
Les tirs de mardi surviennent par ailleurs peu avant le départ prévu d’un bateau de la bande de Gaza. Selon les organisateurs, le but est de briser le blocus israélien imposé depuis plus de 10 ans à la mince bande côtière. Cependant, il n’est pas clair si le cortège a pris la mer avec l’objectif de franchir les limites du blocus israélien, qui impose aux navires de rester à moins de neuf milles (16 kilomètres) des côtes de Gaza.
Le Quotidien/AFP