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Ravagé par les séismes, le centre de l’Italie frappé par une nouvelle secousse


Endommagée dans le séisme du 24 août, qui avait fait près de 300 morts pour la plupart à Amatrice, l'église Sant'Agostino a perdu son clocher dans celui du 18 janvier. Dimanche, tout son mur latéral gauche s'est écroulé. (photo AFP)

Une secousse de magnitude 3,8 dimanche matin à Amatrice a provoqué de nouveaux écroulements dans cette localité du centre de l’Italie meurtrie et épuisée par cinq mois de séismes.

Endommagée dans le séisme du 24 août, qui avait fait près de 300 morts pour la plupart à Amatrice, l’église Sant’Agostino a perdu son clocher dans celui du 18 janvier. Dimanche, tout son mur latéral gauche s’est écroulé, ont annoncé les pompiers. Personne n’a été blessé, l’église se trouvant dans la partie d’Amatrice interdite en raison des risques, mais ce nouvel éboulement vient illustrer le désarroi d’une ville qui ne sait comment se relever et traverse de plus un hiver marqué par des chutes de neige et un froid records.

Samedi matin, un homme de 52 ans a succombé à un malaise cardiaque alors qu’il dormait avec sa famille dans une caravane difficile à chauffer par -17°C dehors, devant sa maison à Montereale, épicentre des secousses du 18 janvier, près d’Amatrice.

Lassitude et colère

Plusieurs centaines d’habitants de la région avaient manifesté mercredi à Rome pour dénoncer les lenteurs administratives de l’aide apportée par l’État à ces territoires dévastés où la Protection civile recense toujours plus de 14 800 sinistrés dans des structures d’accueil, sans compter ceux hébergés par des proches. Lors de la prière de l’angélus dimanche, le pape François a lui aussi réclamé « le soutien constant des institutions et la solidarité de tous » pour les sinistrés. « Et s’il-vous-plaît, que la bureaucratie ne les fasse pas attendre et souffrir encore plus ! »

Mais les critiques sont aussi internes. Samedi soir, le maire d’Amatrice, Sergio Pirozzi, a lancé un appel empreint de lassitude à ses administrés, estimant qu’ils avaient « perdu le fil » en laissant « le je l’emporter sur le nous ». « Que ceux qui ont pris trop le disent, que ceux qui ont profité de la générosité de l’Italie le disent, parce que la mesure est comble », a-t-il déclaré sur Radio Amatrice, avant d’entamer « trois jours de deuil et de silence » pour décider s’il reste ou non à son poste.

Le Quotidien/AFP