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Raqqa : Daech se sert des habitants comme boucliers humains


Les civils ont interdiction de quitter la ville contrôlée par les jihadistes. (illustration AFP)

Les jihadistes du groupe Daech (EI) se fondent délibérément dans la population à Raqqa et utilisent les habitants comme boucliers humains pour échapper aux frappes aériennes, ce qui devrait compliquer l’offensive pour les déloger leur bastion.

« Ils utilisent les civils comme rempart. Vous les voyez dans les mêmes bâtiments. Dans un immeuble civil, il y a deux ou trois appartements pour les combattants de l’EI », a expliqué Abdel Aziz al-Hamza, cofondateur du groupe « Raqqa is Being Slaughtered Silently » (RBSS, « Raqqa est massacrée en silence »). « Ils parlent aussi de certaines écoles comme d’endroits où aller parce que ces écoles ont des sous-sols et ils sont donc protégés des bombardements aériens » d’autant qu’ « elles sont entourées de bâtiments civils ».

Les forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition arabo-kurde syrienne soutenue par la coalition internationale, ont annoncé mardi le lancement d’une offensive contre Daech au nord de Raqqa, des informations confirmées par un responsable américain. « Les civils sont pris en tenaille, ils ne peuvent pas quitter la ville car l’EI le leur interdit », a souligné Abdel Aziz al-Hamza, aujourd’hui réfugié en Allemagne après avoir fui Raqqa.

La vie y est difficile pour les habitants contrairement à ce qu’affirment les vidéos de propagande de Daech, selon l’activiste de RBSS. « Ils essaient toujours de montrer que leur ville est un paradis, que tout va bien et que vous y trouvez ce que vous voulez », a-t-il indiqué. Mais en réalité, « on y voit d’immenses files d’attente formées de milliers de personnes qui attendent de la nourriture et qui l’obtiennent auprès d’une cantine d’urgence qui n’est pas soutenue par l’EI ». « La plupart des civils souffrent. Beaucoup dorment dans la rue, en particulier ceux qui sont déplacés et venus d’autres villes », a-t-il ajouté.