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Raid sur l’hôpital MSF : les Américains admettent leur erreur


"Pour être clair, la décision de mener une attaque aérienne était une décision américaine, prise dans la chaîne de commandement américaine", a convenu le général Campbell. (Photo AFP)

Le général américain commandant la mission de l’Otan en Afghanistan a reconnu mardi le bombardement « par erreur » de l’hôpital de MSF à Kunduz.

Devant la commission des forces armées du Sénat, le général John Campbell a donné la plus claire expression de responsabilité américaine jusqu’alors sur le bombardement, qui a tué 22 personnes en fin de semaine dernière et a été qualifié de « crime de guerre » par Médecins sans frontières (MSF).

L’hôpital « a été touché par erreur » dans une frappe américaine « demandée » par les Afghans mais décidée par « la chaîne de commandement américaine », a déclaré le général Campbell. Des propos lundi du général Campbell soulignant que la frappe avait été demandée par les autorités afghanes avaient donné l’impression que les autorités américaines cherchaient à se défausser derrière le gouvernement afghan. « Pour être clair, la décision de mener une attaque aérienne était une décision américaine, prise dans la chaîne de commandement américaine », a convenu le général Campbell.

Trois enquêtes, américaine, afghane et de l’Otan sont en cours pour établir les conditions dans lesquelles le bombardement a été décidé et mené, et le chef militaire a promis la « transparence » sur ses résultats. Le général américain qui se trouve à Kunduz pour mener l’enquête recueille non seulement les témoignages des militaires sur place mais aussi ceux du personnel de MSF, selon le général Campbell.

Renforcer les troupes sur place

Reconnaissant la situation, le général Campbell a indiqué qu’il proposait de muscler le dispositif militaire américain après 2016. Pour l’instant, les États-Unis ne prévoient de maintenir en Afghanistan après 2016 qu’une force résiduelle d’un millier de soldats, contre 9 800 en ce moment. Cette force serait concentrée à l’ambassade à Kaboul. Les militaires américains n’auraient plus par exemple de base à Bagram, près de la capitale.

Mais le général a indiqué devant la commission sénatoriale qu’il avait proposé à la Maison Blanche des « options » pour conserver un dispositif militaire américain « supérieur » à celui prévu pour le moment.

AFP/A.P