Les deux occupants du véhicule qui a foncé dimanche dans une foule rassemblée pour un carnaval en Belgique doivent être présentés à une juge d’instruction lundi et leurs analyses toxicologiques sont en cours, a indiqué le procureur de Mons.
L’un des deux occupants de la voiture avait un éthylotest positif, mais il ne s’agit « apparemment pas » du chauffeur, selon le procureur général de Mons, Ignacio de la Serna, lors d’une interview sur la radio Bel RTL. Des prises de sang doivent permettre de confirmer ce test et de vérifier la consommation de drogues, a-t-il précisé, citant l’ecstasy.
Les deux hommes sont, selon la presse, deux cousins âgés de 32 et 34 ans prénommés Paolo et Nino, qui étaient de retour de discothèque et sont originaires de La Louvière, commune de Wallonie qui englobe le village de Strépy-Bracquegnies où s’est produit le drame.
La tragédie s’est produite dimanche vers 05h, faisant six morts, 10 blessés graves et une vingtaine de blessés plus légers. Le véhicule a foncé dans un groupe de ramassage de personnes qui étaient costumées pour le carnaval.
Les autorités ont exclu à ce stade la thèse d’un attentat. Les deux occupants de la voiture, qui ont été entendus une première fois par les enquêteurs, n’ont pas « pour l’instant » donné « vraiment d’explications », selon M. de la Serna.
Vitesse et absence de freinage
« On a des informations (selon lesquelles) ce sont des personnes qui aiment bien les voitures et la vitesse, mais cela reste assez flou (…) En 2017, l’un des deux a fait l’objet d’un retrait de permis, mais a repassé les examens après », a poursuivi le procureur. Les enquêteurs veulent aussi vérifier que le passager n’a pas remplacé le conducteur, « puisque le véhicule s’est arrêté » plus loin après avoir percuté le groupe.
L’enquête a été ouverte pour « meurtre » : « Ce qui est quand même très surprenant, c’est la vitesse et l’absence de freinage », a commenté le procureur. Mais la juge d’instruction, qui doit auditionner les deux occupants de la voiture ce lundi, peut choisir de retenir une autre qualification, a-t-il ajouté.
Une équipe spécialisée examine la voiture « à la loupe » et notamment ses composants électroniques, puisqu’il s’agit d’un « véhicule assez neuf », et « qui pourra expliquer pas mal de choses », a poursuivi M. de la Serna.
Le drame a suscité une vive émotion en Belgique, où villes et villages organisent de nombreux défilés de rue pour le carnaval pendant le Carême, une tradition de retour cette année après la longue interruption due à la pandémie.