Donald Trump a laissé entendre mardi que seuls les défenseurs du port d’arme étaient à même de stopper son adversaire démocrate Hillary Clinton ou les juges qu’elle pourrait nommer à la Cour suprême américaine, provoquant un nouveau tollé.
La déclaration du milliardaire et candidat du parti républicain dans la course à la Maison Blanche a en effet été interprétée par de nombreux médias et observateurs comme un appel à user de la violence pour stopper Hillary Clinton. « En gros, Hillary veut abolir le second amendement » de la Constitution, qui garantit le droit de posséder des armes, a déclaré Donald Trump lors d’une réunion électorale en Caroline du Nord. « Si elle a la possibilité de choisir ses juges, il n’y a rien que vous puissiez faire, les gars », selon lui. « Quoique avec le second amendement, peut-être qu’il y a une solution, je ne sais pas… », a-t-il ajouté, laissant sa phrase en suspens.
L’équipe de Donald Trump n’a pas tardé à publier un communiqué face au déferlement de critiques, intitulé « communiqué de la campagne Trump sur les médias malhonnêtes ». Elle y affirme que le milliardaire voulait dire que le groupe très soudé de défenseurs du port d’armes empêcherait Hillary Clinton d’être élue en votant massivement pour lui.
Soutien du lobby des armes
« Cela s’appelle le pouvoir d’unifier -les supporters du second amendement sont très dynamiques et sont complètement unis, ce qui leur confère un grand pouvoir politique », a écrit Jason Miller, principal conseiller en communication de Donald Trump. Et l’ancien maire de New York Rudolph Giulani de lui venir en aide : « ce qu’il voulait dire, c’est que vous avez le pouvoir de voter contre elle ».
Trump a immédiatement trouvé le soutien du puissant lobby des armes à feu, la NRA, qui a appelé sur Twitter à soutenir le second amendement et par conséquent à voter pour lui. Seule la Cour suprême serait à même de modifier cet amendement. L’un des neuf postes est vacant depuis la mort mi-février du juge ultra-conservateur Antonin Scalia, et la Cour est désormais divisée entre 4 progressistes et 4 conservateurs. Il y a de fortes chances qu’il revienne au successeur de Barack Obama de nommer le nouveau juge. C’est l’un des enjeux cruciaux de cette présidentielle. Nommés à vie, ces juges ont un pouvoir énorme sur les questions de société.