L’un des trois accusés jugés depuis juillet en Allemagne pour un projet d’attentats, en 2016 à Düsseldorf (ouest) au nom du groupe jihadiste État islamique, a été acquitté, a indiqué le tribunal mercredi.
Les juges ont estimé dans un communiqué qu’il n’y avait pas assez d’éléments démontrant que Mahmood B., un Jordanien de 26 ans, était impliqué dans l’organisation du projet.
L’accusé principal, le Syrien Saleh A. 25 ans, qui a admis son rôle dans cette rocambolesque affaire avait déjà dédouané Mahmood B.
Le procès se poursuit en revanche sous haute sécurité pour Saleh A. et l’Algérien Hamza C., 27 ans.
Ils sont accusés d’avoir été mandatés par l’EI pour perpétrer deux attentats à la veste piégée et tirer sur des passants dans la ville allemande en 2016.
Ce mode opératoire, proche de celui des attentats commis à Paris le 13 novembre 2015, avait été expliqué par Saleh A. à la police française, à laquelle il s’était livré en février 2016, entraînant l’arrestation de ses deux coaccusés, dont Mahmood B., le 2 juin suivant à Düsseldorf.
D’après l’accusation, Saleh A. s’était vu confier début 2014 par la direction de l’EI à Raqa, ancien fief syrien du groupe jihadiste, la mission d’organiser une attaque à Düsseldorf, qu’il devait financer en vendant au Vatican une vidéo contenant des preuves de vie d’un prêtre enlevé par les jihadistes.
Tous les deux étaient ensuite arrivés en Allemagne en 2015 en se faisant passer pour des réfugiés. Hamza C. s’était fait passer pour Syrien lors de sa demande d’asile (comme l’avait fait Mahmood B. arrivé précédemment).
En janvier 2016, alors qu’ils étaient partis chercher de l’argent à Paris, Saleh A. s’était finalement rendu dans un commissariat parisien pour révéler les détails de son plan.
Incarcéré plusieurs mois en France, il avait été remis à la justice allemande en septembre 2016. Il est également jugé en Allemagne pour avoir tué en février 2013 un soldat syrien qui venait d’abattre son frère à Tabqa (nord-est de la Syrie).
Il faisait alors partie du Front al-Nosra, branche d’Al Qaïda en Syrie, après avoir combattu le régime du président Bachar al-Assad dans un groupe de l’Armée syrienne libre, selon l’acte d’accusation.
Le Quotidien/ AFP