La police russe a procédé mardi à plusieurs interpellations aux abords du tribunal où comparaissait l’opposant russe Alexeï Navalny, qui risque deux ans et demi de prison pour violation de son contrôle judiciaire.
Quelques minutes avant le début de cette audience, des journalistes ont vu la police arrêter plusieurs personnes alors que l’équipe de Navalny avait appelé à manifester devant le tribunal. L’ONG spécialisée OVD-Info a indiqué qu’au moins 24 personnes avaient été arrêtées. L’audience intervient après deux week-ends de manifestations de soutien dans toute la Russie qui se sont soldées à chaque fois par des milliers d’arrestations.
Forte présence policière au tribunal de Moscou avant le verdict contre l’opposant Navalny #AFP @nikolaykorzhov pic.twitter.com/5z6FLShbUH
— Agence France-Presse (@afpfr) February 2, 2021
L’opposant de 44 ans, emprisonné depuis son retour en Russie le 17 janvier après cinq mois de convalescence en Allemagne à la suite d’un empoisonnement, était présent au tribunal pour l’occasion.
Jeté en prison « parce qu’il a survécu »
Les autorités jugent que Navalny doit être incarcéré pour avoir violé de manière répétée le contrôle judiciaire imposée dans le cadre d’une peine de trois ans et demi avec sursis prononcée en 2014 dans une affaire de détournements, un verdict dénoncé par la Cour européenne des droits de l’Homme. Ayant déjà effectué une partie de la peine assigné à résidence, il risque environ deux ans et demi de détention.
Pour les partisans de l’opposant, le président russe cherche à durablement écarter son détracteur numéro un.
« C’est du bon sens, ce qui se passe au tribunal aujourd’hui : Poutine jette Navalny en prison parce qu’il a survécu à son assassinat », a martelé sur Twitter un de ses collaborateurs, Leonid Volkov.
Outre cette affaire, l’opposant de 44 ans est la cible de multiples procédures. Vendredi, il doit comparaître pour « diffamation » envers un ancien combattant après avoir critiqué une publicité pro-Kremlin dans laquelle il apparaissait. Il est aussi accusé d’escroquerie, crime passible de dix ans de détention, pour avoir, selon les autorités, détourné des dons adressés à son organisation, le Fonds de lutte contre la corruption.
LQ/AFP