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Procès du 13-Novembre : Salah Abdeslam dédouane certains de ses coaccusés


La première journée de ce procès historique, qui doit durer neuf mois, avait déjà été marquée par plusieurs esclandres du principal accusé. (Illustration AFP)

Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos ayant frappé la France le 13 novembre 2015, a de nouveau intempestivement pris la parole jeudi pour dédouaner trois de ses coaccusés, au début du deuxième jour du procès à Paris de ces attentats.

« Ils m’ont rendu des services alors qu’ils ne savaient rien du tout » au sujet d’éventuelles responsabilités dans les attentats du 13-Novembre, a clamé Salah Abdeslam, citant Mohammed Amri, Hamza Attou et Ali Oulkali, trois de ses proches à Bruxelles l’ayant aidé lors de sa cavale après les attentats du 13-Novembre.

« Ils n’ont rien fait », a-t-il ajouté, avant que son micro ne soit coupé par le président de la cour d’assises spéciale, Jean-Louis Périès, qui a ensuite suspendu l’audience.

Salah Abdeslam avait commencé à prendre la parole, dès la reprise de l’audience, alors qu’un débat juridique était en cours sur la recevabilité de certaines parties civiles. Celle de personnes morales comme les communes de Paris et Saint-Denis, ainsi que certains établissements frappés par les attentats, dont le Bataclan et le bistrot La Belle équipe, est contestée par le ministère public.

« Est-ce que les victimes qu’il y a eu en Syrie et en Irak, est-ce qu’elles pourront prendre la parole ? », a vitupéré Salah Abdeslam, cheveux sombres coiffés en arrière, vêtu d’un pull blanc avec des rayures de couleurs.

« En principe, on est présumé innocent avant d’être jugé (…) même si je ne cautionne pas votre justice », a-t-il lancé.

« On sort du débat, M. Abdeslam », l’a coupé une première fois le président de la cour.

« Ne soyez pas égoïste, Monsieur », a rétorqué l’accusé de 31 ans, « il y a d’autres personnes ici qui veulent m’écouter ».

« Vous avez eu cinq ans pour vous expliquer, vous n’avez pas souhaité faire de déclarations comme c’est votre droit. J’ai compris maintenant que vous vouliez le faire, et c’est très bien, mais ce n’est pas le moment », s’est agacé Jean-Louis Périès, avant de suspendre l’audience.

La première journée de ce procès historique, qui doit durer neuf mois, avait déjà été marquée par plusieurs esclandres du principal accusé.

Vingt personnes au total comparaissent devant les assises spéciales, dont six par défaut.

LQ/AFP