L’obligation permanente du port du masque au procès « Charlie », qui avait été allégée la semaine dernière, a finalement été rétablie lundi par la cour d’assises spéciale, y compris pour les prises de paroles des accusés et de leurs avocats.
La dérogation convenue jeudi dernier, dans le cadre d’un accord avec le bâtonnier de Paris Olivier Cousi, n’est plus d’actualité, a fait savoir le président de la cour Régis de Jorna, en lisant à l’audience un courriel émanant de la cour d’appel. Ce courriel, qui s’appuie sur une circulaire gouvernementale datant du 1er septembre, impose désormais le port du masque « dans toutes les salles d’audience et toutes circonstances » y compris « pour les prises de paroles », a-t-il détaillé.
Plusieurs avocats s’étaient émus la semaine dernière de cette obligation, tant du côté de la défense que des parties civiles, estimant qu’elle pouvait pénaliser les accusés, dont les visages et les émotions sont rendues invisibles par le masque.
« Préoccupations sanitaires »
« On a conscience des difficultés que cela procure mais les préoccupations sanitaires et les directives gouvernementales s’imposent », a souligné Régis de Jorna, qui avait dit la semaine dernière vouloir éviter à tout prix la formation d’un « cluster » dans la salle d’audience.
Quatorze personnes sont jugées au total dans le procès des attentats de janvier 2015 contre Charlie Hebdo, une policière de Montrouge et l’Hyper Cacher de Vincennes, qui avaient fait 17 morts. Parmi eux, trois sont absents et jugés par défaut.
L’audience prévue lundi est consacrée au récit d’un enquêteur de la section antiterroriste de la Brigade criminelle, qui reviendra sur le déroulé des attentats.
AFP