Une trentaine de piscines publiques ont fermé brutalement leurs portes lundi dans plusieurs villes de France car la société exploitante ne peut plus faire face à l’augmentation des prix de l’énergie.
Environ 10% des 4.000 piscines publiques françaises sont gérées via une délégation de service public et non directement par la collectivité où elle est implantée. Souvent chauffées au gaz, les piscines sont des équipements très énergivores et subissent de plein fouet la hausse des prix.
La société exploitante Vert Marine a dû fermer « pour une durée temporaire » un tiers de ses établissements, notamment à Limoges (centre), Granville (nord-ouest) ou Versailles (région parisienne), et a placé « les personnels en chômage partiel », a-t-elle indiqué dans un communiqué transmis à l’AFP.
La facture énergétique de ce délégataire de service public est passée de « 15 à 100 millions d’euros », soit « la totalité du chiffre d’affaires annuel de l’entreprise ». La société, qui a des discussions avec les collectivités depuis juin, n’a pas pu trouver de solution à ce stade, a-t-elle précisé à l’AFP. Elle affirme ne pas vouloir procéder à une multiplication des tarifs par trois.
Elle en appelle ainsi « aux instances locales et gouvernementales afin de prendre les décisions nécessaires et inédites pour revenir à des coûts supportables de l’énergie ».
Depuis cet été, plusieurs collectivités françaises ont décidé de réduire les amplitudes horaires de leur piscine, voire ont abaissé la température de l’eau pour essayer de faire diminuer une facture qui explose. Selon l’association France Urbaine, qui regroupe métropoles et grandes villes, environ 10% de leurs adhérents envisagent des fermetures de piscines cet hiver.
L’invasion fin février de l’Ukraine par la Russie – grand fournisseur de gaz en Europe – et les sanctions qui ont suivi ont provoqué une crise énergétique de grande ampleur, conduisant de nombreux pays à tenter d’économiser l’énergie. En Allemagne, de nombreuses communes ont annoncé baisser d’un ou deux degrés la température des piscines cet hiver. A Berlin, un maximum a été fixé à 26 degrés et les bassins extérieurs ne sont plus chauffés depuis fin août.
En Finlande, une campagne nationale invite les habitants à réduire d’un degré la température habituelle de leur chauffage l’hiver prochain et à diminuer le temps passé sous la douche et dans les saunas. Les bains de vapeur, à environ 85 degrés celsius, sont une véritable institution en Finlande, où il existe quelque trois millions de saunas pour 5,5 millions d’habitants.
On commence à voir les conséquences de ces stupides sanctions qui ne sanctionnent que leus auteurs.