Le milliardaire américain Donald Trump ne peut se revendiquer comme «chrétien» quand il promet de construire des murs contre les immigrés, a affirmé jeudi le pape François dans l’avion qui le ramenait du Mexique à Rome.
«Une personne qui veut construire des murs et non des ponts n’est pas chrétienne», a affirmé Jorge Bergoglio, répondant à la question d’un journaliste sur les positions anti-immigrés du candidat à la primaire républicaine. «Ce n’est pas dans l’Évangile. Voter, ne pas voter, je ne m’immisce pas. Mais je dis seulement: ce n’est pas chrétien», a ajouté le pontife argentin.
Donald Trump avait critiqué le pape, mettant en doute son sens politique dans une interview. Il a annoncé qu’il ferait construire un mur à la place de l’actuel grillage entre le Mexique et les États-Unis s’il était élu président.
Le Vatican avait expliqué que le pape ne parlait pas en homme politique mais en homme de foi: «La politique n’est pas le métier du pape. C’est un homme de foi, il ne faut pas s’étonner que son message pastoral ait des répercussions politiques et sociales», avait déclaré le père Federico Lombardi, porte-parole du Vatican, mercredi dans un point de presse à Mexico.
Le pape s’est rendu jeudi à la frontière entre le Mexique et le Texas, et a lancé un appel à la solidarité avec les immigrés qui traversent le Mexique et tentent de passer aux États-Unis.
«On ne peut ignorer la crise humanitaire de ces dernières années qu’a provoquée la migration de milliers de personnes, que ce soit par le train, la route ou même à pied, traversant des centaines de kilomètres à travers les montagnes, les déserts, les chemins inhospitaliers. Cette tragédie humaine que représente la migration forcée est aujourd’hui un phénomène global», a déclaré le pape dans son homélie à Ciudad Juarez.
AFP/M.R.