La Cour constitutionnelle a invalidé le vote par correspondance de la diaspora portugaise pour les élections législatives du 30 janvier dernier. Le nouveau gouvernement emmené par Premier ministre, Antonio Costa, ayant décroché la majorité absolue, devra encore patienter jusqu’en avril avant de pouvoir se lancer.
La nouvelles est quasiment passée inaperçue à l’extérieur du Portugal. On avait quitté le pays au lendemain des élections législatives du 30 janvier. Le Parti socialiste du Premier ministre sortant, Antonio Costa, avait décroché la majorité absolue lors de ce scrutin anticipé, provoqué par un blocage sur le budget 2022. Cette semaine, le nouveau gouvernement était censé prendre ses fonctions. Il n’en sera rien.
Les Portugais seront en effet contraints de retourner aux urnes. Plus précisément, ce sont les 1,5 million d’expatriés, dont 900 000 en Europe, qui sont appelés à revoter. La Cour constitutionnelle vient en effet d’annuler le vote de la diaspora.
Les copies de cartes d’identité qui manquent…
L’affaire est assez cocasse. Alors que la loi électorale portugaise stipule que le vote par correspondance doit être accompagné d’une copie de la carte d’identité de l’électeur, bon nombre de bulletins ont été validés sans que la pièce d’identité n’ait été jointe à l’enveloppe. Une maladresse se trouverait à l’origine d’un mélange entre bulletins valides et invalides. En fin de compte, quelque 157 000 votes comptabilisés ont dû être invalidés.
Les conservateurs du PSD, sévèrement battus lors du scrutin de fin janvier, étaient les premiers à dénoncer l’erreur commise. D’autres partis de l’opposition se joint aux démarches qui ont abouti au jugement de la Cour constitutionnelle : la diaspora portugaise doit revoter afin que le résultat final des élections législatives puisse être acté.
Nouvelle échéance fixée au 23 mars
Une nouvelle salve de bulletins de vote est en cours d’expédition, y compris vers le Luxembourg, qui accueille quelque 95 000 expatriés portugais. Les électeurs parmi eux sont appelés à renvoyer leur enveloppe – avec une copie de la carte d’identité – jusqu’au 23 mars au plus tard.
Ce n’est qu’après le dépouillement que le scrutin pourra être validé dans son ensemble. La nouvelle Assemblée de la République pourra alors être assermentée. En avril, le gouvernement Costa III, formé par le seul Parti socialiste, va enfin prendre ses fonctions. La majorité absolue acquise fin janvier n’est, en effet, nullement remise en cause par ce couac électoral. La diaspora portugaise ne bénéficie que de quatre députés à l’Assemblée.
Le pays rest paralysé
Cela n’empêche pas que le Portugal reste paralysé depuis la dissolution du Parlement début novembre suite à un blocage sur le projet de budget pour 2022. Le gouvernement se trouve depuis lors en affaires courantes. Un budget n’est toujours pas voté.
Le Parti socialiste (PS) a remporté 41,7 % des voix et au moins 117 députés sur un total de 230, obtenant ainsi la deuxième majorité absolue de son histoire.
Carte blanche pour Antonio Costa
La formation du Premier ministre sortant, Antonio Costa, a fini par améliorer son score de 2019 (36,3 % et 108 élus), et ne dépendra plus de ses anciens alliés de la gauche radicale. Le Bloc de gauche et la coalition communistes-verts (Coalition démocratique unitaire, CDU) ont été sévèrement sanctionnés après avoir provoqué des élections législatives anticipées en rejetant le projet de budget 2022.
La large victoire des socialistes est une surprise alors que les sondages donnaient en fin de campagne l’ancien maire de Lisbonne au coude-à-coude avec son rival de centre droit Rui Rio, du Parti social-démocrate (PSD), l’un des grands perdants de ce scrutin (27,8 %).
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