La ministre portugaise de la Santé a démissionné mardi sur fond de critiques aux dysfonctionnements de services hospitaliers ayant souffert cet été d’un manque d’effectifs, en particulier dans le secteur des urgences des maternités.
Appréciée pour sa gestion de la crise sanitaire provoquée par la pandémie de Covid-19, Marta Temido était devenue l’un des membres les plus populaires de l’exécutif socialiste du Premier ministre Antonio Costa. Mais, dernièrement, la dirigeante de 48 ans était la cible de critiques acerbes de la part de l’opposition et des représentants des soignants en raison de la difficulté des hôpitaux à assurer le fonctionnement de leurs services au cours de l’été, par manque de médecins.
La plus récente polémique concerne le décès d’une femme enceinte, une Indienne arrivée récemment au Portugal, après avoir fait un arrêt cardiaque lors de son transfert entre deux hôpitaux de Lisbonne, car le service de néonatologie du premier avait atteint son taux d’occupation maximal.
« La ministre de la Santé, Marta Temido, a présenté aujourd’hui sa démission au Premier ministre car elle considère ne plus être en mesure de conserver son poste », a indiqué son cabinet dans un communiqué laconique envoyé aux médias dans la nuit de lundi à mardi. M. Costa a aussitôt fait savoir qu’il avait accepté son départ en la remerciant pour « tout le travail » qu’elle avait réalisé depuis son entrée au gouvernement, en octobre 2018, et « très particulièrement pendant la période exceptionnelle de lutte contre la pandémie de Covid-19 ».
Son remplacement ne sera « pas rapide », ont par ailleurs informé les services du Premier ministre, qui doit quitter le pays mercredi pour un déplacement de plusieurs jours au Mozambique. Malgré la majorité absolue remportée par les socialistes aux élections législatives anticipées de janvier dernier, M. Costa, arrivé au pouvoir en 2015 grâce au soutien de la gauche radicale, peine à donner un nouveau souffle à son exécutif.
Outre Mme Temido, d’autres poids lourds du gouvernement ont été fragilisés ces derniers mois par des polémiques, comme le ministre aux Infrastructures, Pedro Nuno Santos, ou le ministre des Finances, Fernando Medina.