Le Premier ministre portugais de centre droit, Pedro Passos Coelho, a présenté mardi au chef de l’Etat, Anibal Cavaco Silva, son nouveau gouvernement minoritaire, en reconduisant aux postes-clefs les principaux poids lourds de l’exécutif sortant.
Selon un communiqué de la présidence de la République, le nouveau gouvernement entrera en fonctions vendredi. Mais la gauche, majoritaire au Parlement, a annoncé son intention de le faire tomber dès la présentation de son programme, qui doit intervenir au plus tard le 9 novembre, soit dix jours après sa prise de fonctions.
Parmi les 16 ministres retenus par M. Passos Coelho, la moitié appartenait déjà au gouvernement précédent, dont le vice-Premier ministre, Paulo Portas, la ministre des Finances, Maria Luis Albuquerque, et le ministre des Affaires étrangères, Rui Machete.
Luis Miguel Morais Leitao, ancien secrétaire d’Etat adjoint de Paulo Portas, a été promu ministre de l’Economie, en remplacement de Antonio Pires de Lima.
Pedro Passos Coelho, arrivé au pouvoir en 2011, avait remporté les élections législatives du 4 octobre à la tête d’une coalition de droite qui a totalisé 38,6% des voix et 107 députés sur 230, sans toutefois obtenir la majorité absolue.
Jeudi, il avait été chargé par M. Cavaco Silva de former le gouvernement, « en tant que chef de la coalition qui a gagné les élections législatives », malgré le refus du Parti socialiste de cautionner cet exécutif minoritaire.
Le chef du Parti socialiste, Antonio Costa, arrivé deuxième avec 32,3% des voix et 86 sièges, revendique lui aussi le poste de Premier ministre, affirmant être en mesure de former un gouvernement avec les partis de la gauche antilibérale. L’ensemble de la gauche dispose désormais de 122 députés au Parlement.
Une telle union de la gauche, qui associerait le Parti socialiste, le Bloc de gauche, formation apparentée au Syriza au pouvoir en Grèce, le Parti communiste et les Verts, serait inédite au Portugal en 40 ans de démocratie.
AFP