La grève des infirmiers qui paralysait depuis début février les opérations chirurgicales au Portugal a pris fin mercredi, a annoncé le gouvernement socialiste, après qu’un des deux syndicats à l’origine de ce mouvement eut appelé à sa suspension.
« Les blocs opératoires ont repris leur activité normale » dans les dix hôpitaux publics concernés, a indiqué une porte-parole du ministère de la Santé. L’administration centrale du système de Santé avait affirmé dans une circulaire le caractère « illicite » du mouvement et averti que ne pas se présenter au travail serait considéré comme une « absence injustifiée » des infirmiers, dont le salaire ne serait donc pas payé.
Lucia Leite, présidente de l’Association syndicale portugaise des infirmiers (ASPE), un des deux syndicats minoritaires à l’origine de cette grève, avait alors appelé à la suspension « immédiate » du mouvement, tout en disant « ne pas abandonner la lutte ».
L’autre syndicat gréviste, le Syndicat démocratique des infirmiers portugais (Sindepor), a refusé de mettre un terme au mouvement, mais reconnu qu’il n’était plus suivi. « Si les infirmiers sont forcés à travailler, ils le feront bien sûr pour respecter les ordres, mais ils signeront une déclaration dans laquelle ils précisent le faire sous la contrainte et des menaces », a expliqué son président, Carlos Ramalho.
« Nous n’allons pas suspendre la grève. Bien au contraire, nous allons mener cette lutte jusqu’à ses dernières conséquences », a assuré Carlos Ramalho, qui a entamé mercredi une grève de la faim devant le palais de la présidence de la République afin d’exiger la reprise de négociations avec le gouvernement.
3828 opérations chirurgicales reportées
La grève des infirmiers dans dix hôpitaux publics, initialement prévue pour durer jusqu’à la fin du mois, a entraîné la paralysie des blocs opératoires par une minorité d’infirmiers sur les 42000 que compte le service national de santé. En réponse, le gouvernement à recouru à la réquisition pour garantir le respect de l’obligation de service minimum.
Le mouvement a provoqué le report de 3828 opérations chirurgicales entre le 1er et le 14 février, selon le dernier bilan du ministère de la Santé.
Les infirmiers réclament des hausses de salaires, une meilleure rémunération des heures supplémentaires et le dégel des promotions bloquées par la cure d’austérité imposée pendant la crise financière.
AFP