L’archevêché de Cracovie, dirigé par un prélat conservateur, a licencié trois femmes employées dans son bureau de presse, en leur reprochant d’être célibataires, ce qui a suscité lundi une vague de critiques et l’annonce d’un contrôle de l’Inspection du travail.
Dans un communiqué diffusé pendant le week-end, l’archidiocèse de Cracovie, dans le sud de la Pologne, a motivé les licenciements de la coordinatrice du bureau de presse et de ses deux plus proches collaboratrices par le fait qu’elles « sont célibataires ». « Deux autres personnes qui, dans leur vie privée sont mères et constituent avec leurs maris des familles catholiques » pourront continuer leur travail, selon ce texte.
L’ex-coordinatrice, Joanna Adamik, a déploré cette action sur Facebook, ce qui a déclenché une avalanche de commentaires critiques à l’égard de l’archevêché. « Ils m’ont licenciée, moi et Kasia Katarzynska, parce que nous n’avons pas de maris et que – par un choix délibéré, tout en restant catholiques pratiquantes – nous élevons des enfants adoptifs et offrons l’accueil à d’autres gosses. Monika Jaracz est licenciée uniquement parce qu’elle n’a pas de mari », a regretté Joanna Adamik.
Déjà anti-LGBT
Le Médiateur public a aussitôt attiré sur cette affaire l’attention de l’Inspection du travail (PIP) qui a annoncé immédiatement un contrôle dans les locaux de l’archevêché. « Nous attendons la saisine du Médiateur pour ce qui est de l’envergure du contrôle. Mais de notre propre initiative nous allons inspecter déjà les méthodes d’embauche en vigueur à l’archevêché », a déclaré un responsable de la PIP de Cracovie.
L’archevêque de Cracovie Marek Jedraszewski s’était attiré des critiques récemment après avoir dénoncé, dans une homélie, le mouvement LGBT qu’il a traité de « peste arc-en-ciel » ayant remplacé, selon lui, la « peste rouge » communiste. Ces déclarations n’ont fait qu’ajouter de l’huile sur le feu après une série de manifestations suscitées par une attaque de nationalistes contre une Gay Pride en province en juillet. A trois semaines des législatives du 13 octobre, la « menace » LGBT, compte parmi les principaux chevaux de bataille des conservateurs nationalistes au pouvoir, grands favoris du scrutin, soutenus, souvent ouvertement, par nombre d’évêques et de prêtres dans ce pays qui reste majoritairement fidèle à la pratique religieuse catholique.
LQ/AFP