La principale coalition de l’opposition polonaise a annoncé jeudi contester devant la Cour suprême le résultat de l’élection présidentielle du 12 juillet qui a reconduit à la tête de la Pologne Andrzej Duda avec le soutien du parti conservateur nationaliste PiS.
La Plateforme civique (PO), dont le candidat Rafal Trzaskowski a perdu de peu ce scrutin, a mis en cause des irrégularités et la partialité présumées de la télévision publique. « Nous avons demandé que l’élection soit déclarée invalide », a déclaré le chef de la Plateforme civique Borys Budka à la presse. L’élection n’était ni « équitable », ni « honnête », a ajouté Borys Budka, affirmant que « l’ensemble de l’appareil d’État » avait « enfreint la loi » en apportant son soutien à Andrzej Duda.
Andrzej Duda a remporté l’élection présidentielle avec 51 % des suffrages face à Rafal Ttrzaskowski’s qui a obtenu 49 % des voix. Le recours comprend des plaintes pour irrégularités émanant de 2 000 personnes, faisant état de problèmes liés à l’inscription sur les listes électorales, les documents requis n’ayant pas été envoyés à temps, ou à la participation au scrutin d’électeurs se trouvant à l’étranger.
La députée de gauche Barbara Nowacka, membre de la Coalition civique, organisation d’opposition qui a saisi la Cour suprême, a estimé que l’élection n’avait pas été « honnête ». Elzbieta Witek, présidente de la Diète ou chambre basse du parlement, et membre du parti Droit et Justice (PiS) au pouvoir, a souligné que « chacun peut faire appel ». « Ces appels seront examinés », a-t-elle ajouté, disant douter qu’ils puissent « avoir un impact sur le résultat du vote ».
« Une rhétorique homophobe, xénophobe et antisémite »
Selon la Constitution, la Cour suprême a jusqu’au 3 août pour se prononcer sur la validité du scrutin. Des observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont indiqué lundi que le vote avait été « terni » par une couverture partiale à la télévision publique. La campagne électorale et « la couverture par les médias publics ont été marqués par une rhétorique homophobe, xénophobe et antisémite », selon un communiqué du Bureau de l’OSCE chargé des Institutions démocratiques et des droits de l’homme (ODIHR).
Au cours de la campagne, Andrzej Duda a dénoncé avec des accents populistes « l’idéologie LGBT », les adoptions par des couples homosexuels et accusé son rival de ne pas rejeter les demandes de compensations de juifs persécutés pendant la Deuxième Guerre mondiale qui selon le gouvernement polonais devraient être adressées à l’Allemagne.
De nombreux observateurs ont remarqué que la couverture par le télévision publique avait largement favorisé Andrzej Duda et que les deux rivaux avaient refusé un débat face-à-face, une première pour des élections en Pologne depuis la chute du communisme. « La polarisation politique était telle que le manque d’impartialité dans la couverture des médias publics a nuit à des élections bien conduites », a déclaré Thomas Boserup, chef de la mission spéciale d’évaluation des élections de l’ODIHR.
AFP/LQ