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Pollution de l’air : Greenpeace menace la Flandre et la Wallonie d’un procès


Sont principalement visées les émissions de dioxyde d'azote (NO2), qui proviennent en grande partie du trafic automobile, considéré à des niveaux alarmants en Belgique. (illustration Editpress)

Greenpeace Belgique a menacé lundi d’une action en justice la Flandre et la Wallonie, leur reprochant des mesures « inadéquates » sous-estimant la pollution de l’air, alors que Bruxelles-Capitale, troisième région du pays, fait déjà face à un procès sur ce thème.

Une lettre de « mise en demeure », exigeant une série d’actions concrètes dans un délai de 30 jours, a été adressée aux deux ministres de l’Environnement des gouvernements flamand et wallon, Joke Schauvliege et Carlo Di Antonio. Greenpeace a présenté ces courriers comme « un premier pas » vers un action en justice, en « complémentarité » de celle déjà engagée en 2016 par six citoyens bruxellois associés à l’ONG ClientEarth contre le gouvernement régional de Bruxelles. Un procès est prévu le 16 novembre dans la capitale. Sont principalement visées, par ClientEarth et par Greenpeace, les émissions de dioxyde d’azote (NO2), qui proviennent en grande partie du trafic automobile, considéré à des niveaux alarmants en Belgique.

Greenpeace accuse notamment la région wallonne d’avoir installé des stations de mesure évitant « les points chauds de la pollution atmosphérique, comme les fameux canyons urbains », où les concentrations en polluants dépassent les normes européennes, mettant en danger la population. « Ainsi on nous dit officiellement qu’il n’y a pas de problème avec le NO2, mais en se basant sur des chiffres qui ne sont pas adéquats. On sait en réalité qu’il y a des problèmes dans les villes wallonnes », a expliqué Joeri Thijs, porte-parole de Greenpeace Belgique.

Dieselgate : un « manque de réaction »

L’ONG réclame des investissements supplémentaires dans les transports publics ou encore un système de taxation au km pour les voitures particulières comparable à ce qui existe pour les camions. Ce système est déjà débattu en Flandre, selon Joeri Thijs, qui a fait valoir aussi « les mesures ambitieuses d’autres villes » comme Paris pour limiter les moteurs diesel en centre-ville. Est également pointé du doigt par Greenpeace le « manque de réaction » des gouvernements wallon et flamand au « dieselgate ». « Pourtant, les recherches de l’ONG Transport & Environnement montrent que le nombre par habitant de voitures diesel truquées émettant beaucoup trop de NO2 est plus élevé en Belgique que dans tous les autres pays européens », écrit l’ONG dans son courrier à Carlo Di Antonio.

Le ministre s’est défendu lundi en vantant la parfaite « conformité » de la Wallonie avec la réglementation européenne, s’engageant aussi à recevoir Greenpeace pour écouter les doléances. « Nous avons en Wallonie dix-huit stations de mesure (de la pollution atmosphérique), c’est trois fois plus que les six imposées par l’Europe, et les lieux fixés sont respectés », a-t-on indiqué au cabinet de Carlo Di Antonio.

La politique des transports est une compétence régionale en Belgique ne relevant pas du niveau fédéral.

Le Quotidien/AFP