L’homme qui a poignardé à mort un policier jeudi soir à Bruxelles est un ancien détenu pour des faits de droit commun mais qui était fiché par l’organe belge d’analyse de la menace terroriste (OCAM), a annoncé ce vendredi le parquet fédéral.
Ce suspect, présenté comme « Yassine M., né en 1990 à Bruxelles, de nationalité belge », a crié « Allah Akbar » en s’attaquant armé d’un couteau à deux policiers dans leur voiture arrêtée à un feu rouge, a-t-on précisé de même source. L’un des deux policiers, Thomas M., 29 ans, touché « à hauteur de la gorge » n’a pas survécu, tandis que l’autre, blessé au bras droit, « a été opéré cette nuit » et « semble hors de danger », a souligné le parquet fédéral lors d’une conférence de presse.
Un juge d’instruction a été saisi d’une enquête pour « assassinat et tentative d’assassinat commis dans un contexte terroriste ».
L’assaillant, cible de tirs lors de l’intervention d’une autre patrouille de police appelée en renfort, a été « blessé par balle » et hospitalisé.
Les faits se sont produits jeudi vers 19 h 15 sur la commune bruxelloise de Schaerbeek, dans le quartier de la Gare du Nord.
L’enquête devra notamment se pencher sur les éventuels antécédents psychiatriques du suspect. Le procureur de Bruxelles Tim De Wolf a raconté que jeudi matin Yassine M. s’était présenté dans un commissariat bruxellois « en tenant des propos incohérents ». « Il parlait de la haine contre la police et demandait à être pris en charge au niveau psychologique », a-t-il ajouté.
« À la demande du magistrat de garde », le suspect a alors été emmené par des policiers aux urgences psychiatriques d’un hôpital bruxellois, mais sans privation de liberté car il ne répondait pas aux critères légaux de l’internement d’office, a-t-on expliqué. « Il était volontaire ».
Selon le procureur, la patrouille de police a quitté l’hôpital après s’être assurée que Yassine M. était bien pris en charge par des infirmiers. « Plus tard, les policiers ont repris contact avec l’hôpital afin de vérifier si la personne avait été gardée en observation. Il s’est avéré qu’elle avait quitté l’hôpital », toujours d’après le parquet de Bruxelles.
Yassine M., qui avait été emprisonné « entre 2013 et 2019 » pour « des faits de droit commun », « se trouve sur la liste établie par l’OCAM », qui recense les individus radicalisés jugés dangereux, a-t-on aussi appris vendredi.