La Commission européenne a exhorté mercredi les Etats membres de l’UE à accélérer la mise en place du PNR européen, un dispositif visant à détecter des passagers aériens susceptibles de préparer des attaques terroristes. Bruxelles désigne onze pays retardataires, dont le Luxembourg.
« Tout le monde a accepté que ce dispositif devrait être en place d’ici le printemps 2018 », a souligné devant la presse le nouveau commissaire britannique Julian King, chargé des questions de sécurité au sein de l’exécutif européen.
Mais « onze Etats membres n’ont pas encore établi leurs plans pour le mettre effectivement en œuvre », a-t-il déploré, indiquant qu’il s’agissait de la Grèce, la Pologne, l’Autriche, l’Allemagne, Chypre, Malte, la Hongrie, la Slovaquie, la République tchèque, le Luxembourg et l’Irlande.
Adopté par l’UE en avril, après de longues tractations entre Etats membres et avec le Parlement européen, le PNR européen est un dispositif censé détecter des suspects potentiels d’actes de terrorisme, en généralisant l’analyse et le partage dans l’UE d’informations collectées par les transporteurs aériens sur leurs passagers.
Coordonnées, bagages, itinéraires des vols, moyens de paiement: les données PNR (de l’anglais « Passenger Name Record ») désignent toutes les informations que fournissent les passagers aux transporteurs lorsqu’ils effectuent une réservation ou s’enregistrent pour un vol.
La directive européenne adoptée en avril, qui doit être transposée dans les deux ans dans les Etats membres, impose aux transporteurs aériens d’envoyer ces données aux pays membres à partir desquels ou vers lesquels ils proposent des vols internationaux.
Les Etats membres auront la possibilité d’inclure les vols intra-UE et les opérateurs comme les agences de voyages, qui proposent des vols charters. Ils se partageront ensuite les informations recueillies, quand ils le jugeront nécessaire. Tous les pays de l’UE sont concernés, sauf le Danemark.
Pour les aider à accélérer leurs travaux préparatoires, la Commission a indiqué mercredi qu’elle débloquerait un financement européen supplémentaire de 70 millions d’euros et présenterait, d’ici novembre 2016, un plan de mise en oeuvre.
L’exécutif européen a aussi pressé les Etats membres de « parvenir à un accord avant la fin de l’année » sur sa proposition d’une directive pour harmoniser le cadre juridique de lutte contre le terrorisme, avec pour objectif notamment de prévoir des sanctions plus lourdes contre les individus apportant une aide logistique à des terroristes.
Le Quotidien / AFP