Le magazine Le Peuple breton a reçu des centaines de messages racistes et haineux après la publication en Une de son numéro de janvier d’une photo d’un enfant métis portant gilet et drapeau traditionnels bretons, a déploré vendredi son rédacteur en chef, Gael Briand.
Cette une figurant l’enfant au grand sourire, sous le titre « Un peuple vivant », avait été dévoilée le 2 janvier sur le compte X (ex-Twitter) du mensuel d’actualités régional, créé en 1964 par des militants de l’Union démocratique bretonne (UDB), parti autonomiste se revendiquant de la gauche et de l’écologie.
Nous fêtons ce mois-ci nos 60 bougies ! Toute l’année 2024 (que nous vous souhaitons excellente !) reviendra sur l’histoire du Peuple breton. Bloavezh mat d’an holl hag un ti dilogod.
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— Le Peuple breton Magazine (@Peuplebreton) January 2, 2024
Très vite, la publication a provoqué un déferlement de haine avec des remarques sur la couleur de peau de l’enfant ou son origine supposée, à tel point que Le Peuple breton a rapidement dû bloquer tous les commentaires, a expliqué Gael Briand.
« Il y a beaucoup de commentaires qui relèvent du délit. On a bloqué certaines personnes, on en a signalé d’autres » à la plateforme X et à Pharos, le portail officiel de signalement des contenus illicites de l’Internet, a ajouté le rédacteur en chef du magazine, tiré à quelque 4 000 exemplaires papier.
Gael Briand, également conseiller régional sous les couleurs de l’UDB, n’envisage pas de déposer plainte à ce stade. « On est habitués à recevoir des insultes, même avant cette une. On est souvent ciblé par l’extrême droite », dit-il.
Ces gens crient tout le temps à la censure alors qu’on les entend absolument partout
« Il y a très, très peu de commentaires sous de vrais comptes », relève-t-il également, pointant « la technique de la fachosphère consistant à multiplier les comptes pour des commentaires de ce type et faire croire qu’ils sont nombreux ».
« Ces gens crient tout le temps à la censure alors qu’on les entend absolument partout. Il faut rappeler que le racisme est un délit, et dire que ce sont eux qui empêchent les plus modérés de parler car ils leur font peur: ce sont eux qui créent la censure », analyse Gael Briand.
« En fait, j’ai reçu au final beaucoup plus de commentaires de sympathie que de remarques racistes » concernant cette une, assure-t-il.
« On aura ouvert un débat mais il ne faut pas projeter trop de choses sur cette photo. L’objectif est juste de dire que la Bretagne est souriante et qu’elle va de l’avant. »