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Plombé par un scandale lié aux opiacés, le labo américain Insys dépose le bilan


Le laboratoire Insys a été reconnu coupable d'avoir mis en place un système de pots-de-vin visant à augmenter les ventes d'un spray opiacé. (Photo illustration AFP)

Le laboratoire pharmaceutique américain Insys a déposé le bilan lundi pour préparer la vente de tous les actifs du groupe, conséquence de son implication dans un scandale lié aux opiacés.

Ce dépôt de bilan intervient quelques jours seulement après l’annonce d’un accord amiable avec le ministère de la Justice américain, qui prévoit le versement de 225 millions de dollars par Insys en échange de l’arrêt des poursuites pénales et civiles visant le laboratoire.

L’enquête a montré qu’Insys avait mis en place un vaste système de pots-de-vin pour augmenter les ventes de son spray au fentanyl, un antalgique dont la puissance atteint 50 à 100 fois celle de la morphine.

Le laboratoire payait des médecins pour qu’ils prescrivent Subsys, son spray, à des patients qui auraient pu s’en passer, mais aussi afin qu’ils forcent les doses, au-delà des limites fixées par la posologie.

Le PDG d’Insys a expliqué, dans un communiqué publié lundi, que la vente des actifs de l’entreprise sous la supervision d’un juge était « la meilleure solution pour maximiser » leur valeur et « traiter les questions juridiques existantes de manière juste et transparente ». Outre l’accord avec le ministère américain de la Justice, le groupe a encore plusieurs millions de dollars de frais de justice à honorer.

Le fondateur d’Insys reconnu coupable d’association de malfaiteurs

Dans le document déposé lundi devant le tribunal des défaillances d’entreprises du Delaware, Insys évalue la valeur de ses actifs en 100 et 500 millions de dollars. Le document montre également que John Kapoor, fondateur du laboratoire, détient 63% du capital d’Insys.

Début mai, il a été reconnu coupable d’association de malfaiteurs à but criminel dans le dossier des pots-de-vin, de même que quatre autres anciens dirigeants de l’entreprise. Un juge fédéral de Boston lui signifiera sa peine le 18 septembre.

Le titre Insys, coté à la Bourse électronique Nasdaq, a perdu l’essentiel de sa valeur. Insys a indiqué qu’il continuerait à honorer les salaires de ses employés et à payer ses fournisseurs et ses vendeurs agréés. Le chapitre 11 de la loi sur les défaillances d’entreprises permet de geler les dettes d’une société en attendant qu’un plan de continuation d’activité ou de reprise puisse être validé par un juge.

LQ / AFP