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Plan de relance : la Hongrie toujours privée de fonds européens


L'UE assure que son refus de valider le plan de relance hongrois n'a pas de lien avec la loi anti-LGBT du gouvernement Orban. (archives AFP)

Bruxelles n’a toujours pas validé le plan de relance de la Hongrie, privant le pays de plus de 7 milliards de fonds européens, a annoncé jeudi la Commission, sur fond de tensions avec Budapest au sujet des droits des LGBT.

La procédure d’examen du plan devait théoriquement s’achever le 30 septembre, après avoir déjà été prolongée cet été. « Il n’y a pas de décision aujourd’hui (…). Le dialogue avec les autorités hongroises se poursuit et nous travaillons à conclure aussi vite que possible notre évaluation », a déclaré une porte-parole de l’exécutif européen, Veerle Nuyts, lors d’un point presse à Bruxelles. Elle n’a pas annoncé de nouvelle date butoir, soulignant que la Commission voulait s’assurer de la conformité du plan hongrois avec une série de critères fixés par les règles européennes.

Soumis à Bruxelles le 12 mai, le plan hongrois d’investissements et de réformes, qui permet à Budapest de prétendre à 7,2 milliards d’euros de subventions européennes sur cinq ans, devait initialement faire l’objet d’une décision de la Commission avant le 12 juillet, terme des deux mois d’examen prévus par la procédure.

Cette discussion intervient sur fond de tensions avec Budapest après l’adoption d’une loi hongroise portant atteinte aux droits des personnes LGBT+. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban présente cette loi comme un instrument de protection des enfants et refuse de la retirer malgré les critiques. Il a convoqué un référendum sur la question.

La corruption parmi les griefs

L’UE assure que son refus de valider le plan de relance n’a pas de lien avec la loi, contrairement à ce qu’affirment des responsables hongrois. Elle justifie l’absence de feu vert à ce stade par un manque de transparence sur la passation des marchés publics, une lutte insuffisante contre la corruption et le manque d’indépendance du système judiciaire. Des griefs formulés de longue date sur lesquels elle juge les réformes hongroises insuffisantes.

Budapest reste intransigeant. « Nous pouvons faire sans » les fonds européens, « nous avons assez d’argent pour débuter ces projets » de relance, a affirmé mardi le ministre des Affaires étrangères Peter Szijjarto, dénonçant un « chantage ». Comme la Hongrie, la Pologne, également en froid avec Bruxelles sur des questions liées à l’État de droit, a jusqu’ici échoué à faire valider son plan de relance.

Au total, seize pays de l’UE ont déjà reçu un montant cumulé de 51,5 milliards d’euros de subventions issues du plan de relance « NextGenerationEU » doté de 800 milliards d’euros.

LQ/AFP