Le président de Nestlé a dit vouloir aller « jusqu’au fond » de la question concernant les pizzas Buitoni Fraich’Up pour comprendre ce qui s’est passé à l’usine de Caudry (Nord), lors d’un entretien mardi avec la chaîne de télévision suisse RTS.
« La qualité et la sécurité de nos produits » sont la « première priorité » de Nestlé, a déclaré Paul Bulcke, l’ancien directeur général, et président du groupe depuis 2017. « Ce qui s’est passé […] nous invite à aller jusqu’au fond et à avoir les réponses », a ajouté le président du groupe suisse, affirmant qu’il n’y a « pas de compromis » possible sur les questions de sécurité. L’usine de Caudry est au coeur d’un des pires scandales sanitaires des dernières années en France.
Le 18 mars, Nestlé avait fermé deux lignes de production et la préfecture y avait interdit toute activité, les autorités sanitaires ayant établi un lien entre la consommation des pizzas Fraich’Up et plusieurs cas graves de contamination par la bactérie Escherichia coli. Ces pizzas sont suspectées d’avoir provoqué la mort de deux enfants et l’intoxication de dizaines d’autres. « Cela nous a bouleversés autant que tout le monde », a expliqué le président de Nestlé lors de cet entretien.
En juillet, le patron de Nestlé France, Christophe Cornu, avait présenté ses « excuses » aux familles des enfants touchés et annoncé la création d’un « fonds de soutien aux victimes » dans un entretien publié dans Le Figaro. Une information judiciaire a été ouverte mi-mai, notamment pour homicide involontaire à l’égard d’une personne et blessures involontaires concernant 14 autres.
Nestlé France avait dit avoir réalisé plus de 2.000 prélèvements et n’avoir détecté aucune bactérie sur les chaînes de production et leur environnement (murs, grilles…), mais avait bien détecté la bactérie sur des pizzas surgelées produites entre octobre 2021 et le 16 février 2022. Selon des analyses internes menées par l’entreprise, « l’hypothèse la plus probable » est celle « d’une contamination de la farine par la bactérie E.coli STEC », du même type que celle retrouvée dans les pizzas à l’origine des contaminations.
D’autres causes possibles ont aussi été avancées, comme les conditions de nettoyage et d’hygiène, après plusieurs avertissements dans le passé et des témoignages accusateurs de salariés. Des inspections des autorités sanitaires depuis plusieurs années avaient signalé « la présence de rongeurs » et le « manque d’entretien et de nettoyage des zones de fabrication, de stockage et de passage » dans l’usine.