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Philippines : une prison attaquée, plus de 150 détenus s’évadent


Au moins 158 détenus sont dans la nature. (photo AFP)

Des rebelles musulmans présumés ont attaqué mercredi une prison du sud des Philippines, ce qui a permis à plus de 150 détenus de se faire la belle dans la plus grande évasion de l’histoire de l’archipel.

Cette audacieuse attaque a été menée vers 1h (17h GMT mardi) par une centaine d’hommes armés contre la prison de Kidapawan, localité à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de Davao, principale ville de l’île méridionale de Mindanao. Les combats ont fait rage pendant deux heures autour du centre de détention, dont un gardien a péri. « Ils cherchaient à libérer leurs camarades en détention », a déclaré à la chaîne ABS-CBN un des surveillants, Peter John Bonggat, précisant que les 24 gardiens étaient en nette infériorité numérique face aux assaillants. Cette attaque a été menée par une faction dissidente du Front Moro islamique de libération (Milf), a-t-il dit.

Au moins 158 détenus ont profité du chaos pour s’évader, a déclaré le surveillant. On ignore combien de prisonniers étaient liés aux combattants qui ont attaqué cette prison. Ce centre de détention est une ancienne école décrépie située dans une zone forestière retirée. Il abritait 1 511 détenus avant l’attaque. « Les autres détenus ont saisi leur chance en raison de l’importance de la fusillade. Ils ont utilisé leurs lits, les ont empilés pour pouvoir s’enfuir », a-t-il poursuivi.

Chasse à l’homme

De nombreux gangs criminels et mouvements rebelles – musulmans ou communistes – opèrent dans le secteur de Kidapawan. « Nous avons des personnalités musulmanes (dans la prison) qui appartiennent à diverses organisations, divers gangs. » Une vaste chasse à l’homme était en cours mercredi. Les autorités locales affirment que six évadés ont été abattus et que huit autres ont été retrouvés. Von al-Haq, porte-parole du Milf, a dit qu’il ne connaissait pas l’identité des militants qui ont attaqué la prison. Le Milf, qui compte 10 000 combattants, observe actuellement un cessez-le-feu. « C’est la plus grande évasion de notre histoire », selon Xavier Solda, porte-parole de l’administration pénitentiaire philippine. « Nous manquions vraiment d’effectifs ».

Shirlyn Macasarte, qui assure l’intérim au poste de gouverneur de la province de Cotabato, a indiqué que des renseignements laissaient penser que l’attaque de la prison avait été préparée par les Bangsamoro Islamic Freedom Fighters (Biff). Le Biff a fait scission du Milf en 2008 à la suite de l’échec de précédentes négociations de paix. « Nous avons reçu des informations selon lesquelles un groupe de membres des Biff voulait libérer certains de leurs frères qui avaient l’expérience des meurtres et de la fabrication de bombes », a précisé Shirlyn Macasarte à ABS-CBN.

Le Quotidien/AFP