Une manifestation contre un projet d’ouverture de centre pour demandeurs d’asile a dégénéré en émeute mercredi soir dans une petite ville de l’est des Pays-Bas. Quatorze personnes ont été interpellées.
Quelques centaines de manifestants, selon les médias locaux, s’étaient rassemblés devant l’hôtel de ville de Geldermalsen, où avait lieu une discussion sur l’éventuelle ouverture d’un centre d’accueil pour 1 500 demandeurs d’asile.
« L’ambiance s’est subitement dégradée et un groupe d’environ 80 personnes s’en est pris aux agents présents sur place », a indiqué la police dans un communiqué, précisant que deux policiers et plusieurs manifestants avaient été légèrement blessés. Des pierres, bouteilles et pétards, notamment, ont été jetés sur les policiers ainsi que sur le bâtiment de la municipalité, a précisé la police, qui a alors répondu par des charges ainsi que des coups de semonce.
ALERTE PAYS-BAS ►Une Manifestation anti-asile aux Pays-Bas devient violente. pic.twitter.com/ATDXRovCvH
— INFO NEWS (@InfoAlerteFr) 16 Décembre 2015
Les émeutiers ont renversé des barrières et tenté de pénétrer dans l’hôtel de ville, ont rapporté les médias locaux. La réunion à la municipalité a été annulée et ses quelque 300 participants mis en sécurité, d’abord au premier étage, ensuite au poste de police.
Aux Pays-Bas, la question de l’accueil des réfugiés polarise : les débats locaux et nationaux ont parfois été marqués par des échanges d’insultes, des lettres de menaces, des violences physiques… « Il y a des limites à ne pas franchir », a réagi le secrétaire d’État à la Justice et la Sécurité Klaas Dijkhoff, cité par la télévision néerlandaise. « Lorsque quelqu’un veut exprimer son opinion, on le lui permet, mais on ne le fait pas en jetant des pétards ». Reconnaissant que la question de l’accueil des réfugiés est « difficile », il a affirmé que les événements de Geldermalsen étaient « sans précédent ».
Comme dans d’autres pays d’Europe, les populistes surfent sur la crise migratoire aux Pays-Bas : le Parti pour la Liberté (PVV) de Geert Wilders caracole actuellement en tête des sondages.