Le ministre français délégué aux Transports, Clément Beaune, a déroulé jeudi matin une série de mesures pour essayer de contenir la hausse des prix des billets de train en 2024, considérés par beaucoup comme trop chers sur les grandes lignes en France.
« Il faut que le train soit abordable et populaire, c’est clair », a posé d’emblée le ministre, invité sur la matinale de Franceinfo.
Après des hausses de tarif de 5% en moyenne en 2023 sur les trains à grande vitesse et un relèvement de 10 euros des plafonds de la carte Avantage en septembre, Clément Beaune avait annoncé sa volonté d’instaurer un « bouclier tarifaire » pour contenir la hausse des prix en 2024.
Principale annonce, les prix des trains Ouigo, ces TGV low-cost, seront gelés, tout comme les trains Intercités.
Le Ouigo, « c’est souvent le train que prennent les jeunes, que prennent les gens qui ont peu de moyens », a insisté Clément Beaune, rappelant qu’ils représentaient un TGV sur quatre.
« Ça permet d’avoir de la grande vitesse accessible pour tous sur beaucoup de lignes », a estimé Beaune. Quant aux trains Intercités, ces liaisons aussi appelées « trains d’équilibre du territoire » (TET), souvent victimes de sous-investissement et de retards chroniques, ils bénéficieront, eux aussi, d’un gel des tarifs.
Passe rail à 49 euros ?
« C’est plus de 12 millions de Français chaque année qui prennent ces trains », qui « disent tous les jours c’est compliqué ». Le gouvernement a acheté de nouveaux trains pour améliorer les performances de ces lignes, mais va également introduire « un gel des tarifs », a soutenu le ministre.
Autre annonce importante : le lancement d’un « passe rail » à l’été 2024. « Ça va permettre un prix qui sera très accessible », a assuré Clément Beaune.
Ce passe doit permettre à tout voyageur qui l’achète de voyager de manière illimitée sur le territoire, via les trains régionaux uniquement, sur le modèle ce que fait l’Allemagne.
Pour le prix, « l’ordre de grandeur, c’est ce que font les Allemands, c’est-à-dire autour de 49 euros par mois », a dévoilé Clément Beaune, précisant que des discussions étaient en cours avec les régions, chargées de fixer les tarifs des TER.
L’offre sera commercialisée « sans doute avant l’été », a-t-il promis. « C’est un engagement (…) du président de la République lui-même ».
Hausse des prix
Enfin, le ministre a également garanti que le plafond de la carte Avantage, qui offre 30% de réduction sur les billets si le voyage est effectué pendant le week-end, resterait inchangé.
Les prix ne pourront donc dépasser 49 euros pour les trajets de moins de 1 heure 30 (environ 25% des voyages), 69 euros pour les trajets entre 1 heure 30 et 3 heures (50%) et 89 euros pour les trajets plus longs (25%).
SNCF Voyageurs, la compagnie qui fait rouler les trains de la SNCF, n’a fait aucun commentaire sur ces annonces. Elle devrait annoncer d’ici à la fin de l’année une augmentation moyenne des tarifs pour 2024 sur les TGV Inoui.
La compagnie est la filiale du groupe SNCF qui dégage le plus de bénéfices au sein du groupe, notamment grâce au TGV, traditionnelle locomotive du chiffre d’affaires.
Au premier semestre 2023, le chiffre d’affaires de l’activité TGV a bondi de 21% à 4,6 milliards d’euros, soit la moitié du chiffre d’affaires de SNCF Voyageurs.