La ministre française des Armées Florence Parly s’est inquiétée dimanche de la « résurgence » du groupe jihadiste Etat islamique en Irak et en Syrie, contre lequel les militaires français restent mobilisés au sein d’une coalition internationale conduite par Washington.
« La France considère que Daech (acronyme arabe de l’EI, ndlr) est toujours présent. On peut même parler d’une forme de résurgence de Daech en Syrie et en Irak », a-t-elle souligné dans l’émission « Questions politiques » sur France Inter et FranceInfoTV, en partenariat avec Le Monde.
Ses déclarations interviennent alors que l’administration sortante du président américain Donald Trump a annoncé sa volonté de retirer 500 soldats mi-janvier pour n’en laisser que 2.500 en Irak. La quasi-totalité des troupes des autres Etats membres de la coalition anti-EI ont quitté le pays au début de la pandémie de nouveau coronavirus.
« Depuis la chute de Baghouz, dans la moyenne vallée de l’Euphrate où était concentré le dernier bastion de l’EI, on peut constater que Daech reprend des forces en Syrie », où le groupe jihadiste a revendiqué une attaque dans laquelle 39 militaires du régime ont été tués le 30 décembre, a fait valoir la ministre française.
L’organisation « se reconstitue en Irak »
L’organisation, qui a revendiqué de multiples attentats sur le sol européen ces dernières années, « se reconstitue également en Irak. Donc Daech n’est pas éradiqué au Levant. C’est la raison pour laquelle nous y sommes toujours, à travers des actions de formation et à travers notre chasse », avec quatre Rafale engagés dans la coalition internationale anti-EI dirigée par les Etats-Unis, a affirmé Mme Parly.
L’EI s’était emparé de larges pans du territoire syrien et irakien à partir de 2014. Malgré sa mise en déroute en Syrie en mars 2019 avec la chute de son « califat », l’EI continue de lancer des attaques meurtrières en Syrie, notamment dans le vaste désert de la Badiya qui s’étend de la province centrale de Homs jusqu’à celle de Deir Ezzor, à la frontière avec l’Irak.
Depuis la chute de Baghouz en mars 2019, les attaques menées par l’EI ont fait plus de 1.100 morts parmi les combattants prorégime, dont des soldats et membres de groupes paramilitaires étrangers.
AFP