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Paris : agression à l’arme blanche à la préfecture de police, quatre morts


L'assaillant a été neutralisé. Mais comment expliquer que quatre policiers aient pu être tués à l'arme blanche sur leur lieu de travail ? (Photo : AFP).

Quatre policiers ont été tués lors d’une agression à l’arme blanche à la préfecture de police de Paris jeudi, en début d’après-midi et l’auteur a été blessé par balle, a-t-on appris de sources concordantes.

Quatre policiers, dont une femme, ont été tués jeudi à coups de couteau dans la préfecture de police de Paris par un employé qui a été ensuite abattu par les forces de l’ordre, dans une attaque inédite aux motivations inconnues. L’agression s’est produite à l’intérieur même de ce lieu emblématique qui regroupe plusieurs grandes directions de la police parisienne, situé dans le centre historique de la capitale française près de la cathédrale Notre-Dame.

« Pas de difficultés comportementales »

« Nous déplorons le décès de quatre personnes, trois hommes et une femme. Trois fonctionnaires de police et un agent administratif », a déclaré à la presse le procureur de Paris, Rémi Heitz. Il a précisé que « l’auteur présumé est un homme de 45 ans ». L’assaillant « n’avait jamais présenté de difficultés comportementales », a souligné à ses côtés le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, qui a reporté un déplacement en Turquie et en Grèce pour se rendre sur les lieux. Une autre victime a été évacuée et hospitalisée « en urgence absolue », selon une source proche du dossier. Une enquête a été ouverte pour « homicides volontaires ». Les enquêteurs explorent notamment la piste d’un conflit personnel, selon des sources concordantes. A ce stade, le parquet antiterroriste n’a pas été saisi. Né aux Antilles, l’assaillant s’était converti à l’islam il y a 18 mois, a précisé une source proche du dossier.

Couteau de cuisine

Il travaillait comme agent administratif à la Direction du renseignement de la préfecture de police, en tant qu’informaticien, et il souffrait d’un handicap de surdité. L’homme a d’abord poignardé avec un couteau de cuisine trois personnes qui se trouvaient dans les bureaux de son service. Dans un escalier, il a ensuite mortellement touché une employée administrative. Dans la cour du bâtiment, un policier lui a intimé l’ordre de lâcher son couteau, puis a fini par faire usage de son arme. Touché à la tête, l’assaillant a été tué.

« Employé modèle, sans histoire », l’agresseur avait « plus de 20 ans de maison », selon Loïc Travers, du syndicat de police Alliance. Son épouse a été placée en garde à vue et son domicile en banlieue parisienne perquisitionné. En fin d’après-midi, la préfecture de police était toujours placée sous haute sécurité: le périmètre était bouclé et une dizaine de camions de pompiers étaient sur place, ont constaté des journalistes de l’AFP. « J’ai entendu un tir, j’ai compris que c’était à l’intérieur », a témoigné Emery Siamandi, interprète présent à l’intérieur de la préfecture au moment de l’attaque.

« Des policières qui pleuraient »

« Quelques instants après, j’ai vu des policières qui pleuraient. Elles étaient en panique ».

Le président Emmanuel Macron est venu sur place « témoigner son soutien et sa solidarité à l’ensemble des personnels ». « Voir un collègue s’en prendre à d’autres collègues, c’est du jamais vu de mémoire de policier », a commenté sur la chaîne BFMTV Denis Jacob, un responsable du syndicat Alternative police CFDT, qui a évoqué un contexte de « rupture du lien entre nous » et de « déshumanisation de l’institution ». Cette tuerie survient au lendemain d’une manifestation de milliers de policiers à Paris pour une « marche de la colère ».

AFP

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