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Paix au Proche-Orient : Trump y croit


Lundi, les 20 otages israéliens encore en vie et retenu par le Hamas dans la bande de Gaza ont été libérés.  (Photo : afp)

Après un passage éclair et triomphal en Israël, Trump est à Charm el-Cheikh pour graver dans le marbre la paix dans la région.

Le président américain Donald Trump a proclamé lundi un «jour formidable pour le Moyen-Orient» lors d’un Sommet sur Gaza en Égypte, où les médiateurs internationaux ont signé une déclaration pour garantir la fin de la guerre dans le territoire palestinien. Quelques heures plus tôt à Jérusalem, où il a été accueilli en héros, M. Trump a proclamé devant la Knesset la fin d’un «long cauchemar» pour Israël et les Palestiniens avec le cessez-le-feu à Gaza et la libération des 20 derniers otages vivants en échange de près de 2 000 prisonniers palestiniens.

À l’origine du plan sur un cessez-le-feu dans la bande de Gaza ravagée par deux ans de guerre, le président américain a coprésidé à Charm el-Cheikh avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi un Sommet sur Gaza, en présence de 31 dirigeants de pays et d’organisations internationales. Ni M. Netanyahu ni le Hamas n’y étaient présents mais le président palestinien Mahmoud Abbas s’y trouvait et a serré la main du président américain. Ce dernier a accueilli les dirigeants sur un tapis rouge, souriant et serrant la main de chacun. Derrière une inscription géante «PEACE 2025», M. Trump a levé plusieurs fois le pouce devant les caméras. Les pays médiateurs -États-Unis, Égypte, Qatar, Turquie- ont signé à cette occasion une déclaration sur Gaza, en tant que garants de l’accord visant à mettre fin à la guerre. «Le document va détailler les règles et les dispositions et bien d’autres choses», a déclaré M. Trump en répétant par deux fois: «Cela va tenir». Il n’a pas fourni d’autres précisions.

Scènes de liesse à Tel-Aviv

Sur la place des Otages à Tel-Aviv, des scènes de liesse ont accueilli les libérations de 20 otages vivants enlevés le 7 octobre 2023 lors d’une attaque sans précédent du Hamas contre Israël. Certains avaient le visage grave, d’autres souriaient, beaucoup s’étreignaient. «C’est superbe et bouleversant que cela arrive enfin» a déclaré Shelly Bar Nir, 34 ans. «Nous nous battons depuis plus de deux ans: nos otages rentrent enfin chez eux.» A Ramallah en Cisjordanie occupée, une explosion de joie a accompagné l’arrivée des cars transportant des prisonniers palestiniens libérés par Israël. Pour beaucoup, ces retrouvailles étaient les premières en liberté depuis des années, voire des décennies. «C’est une renaissance», a déclaré Mahdi Ramadan, un prisonnier libéré. D’autres cars ont gagné Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, accueillis par des milliers de personnes agitant le drapeau palestinien et celui du mouvement islamiste palestinien Hamas.

«Ce n’est pas seulement la fin d’une guerre, c’est la fin d’une ère de terreur et de mort», a déclaré Donald Trump devant le Parlement israélien, où il a été ovationné. Il a appelé les Palestiniens à «se détourner pour toujours de la voie du terrorisme». Dans la journée, vingt otages ont été remis en deux phases au Comité international de Croix-Rouge (CICR), dont les voitures ont pris la direction d’Israël sous l’oeil d’hommes en armes portant l’uniforme noir du Hamas. En échange, Israël a libéré 1.968 prisonniers palestiniens, selon l’administration pénitentiaire. La première phase du plan américain prévoit outre le cessez-le-feu et un retrait israélien de certains secteurs de la bande de Gaza, le retour dans les 72 heures des 47 derniers otages retenus à Gaza, dont 27 sont morts.

Mais le Hamas a publié les noms de seulement quatre otages qui ont été remis lundi au CICR qui doit les ramener en Israël. Le plan Trump prévoit dans une phase ultérieure notamment le désarmement du Hamas et son exclusion de la gouvernance du territoire, où le mouvement a pris le pouvoir en 2007. Le Hamas ne s’est pas prononcé sur son désarmement et exige un retrait total israélien du territoire palestinien, alors que l’armée israélienne garde pour le moment le contrôle de 53% de la bande de Gaza. Un responsable du Hamas a dit prévoir une deuxième phase «difficile» des négociations.

Frieden : «Un jour de joie et de soulagement»

Le Premier ministre Luc Frieden a réagi hier aux événements en cours à Gaza et en Israël : «C’est un jour de joie et de soulagement. J’espère que la paix à Gaza sera durable. Le président des États-Unis a réussi à imposer son plan. J’espère qu’il pourra être appliqué rapidement pour que l’aide humanitaire puisse accéder à Gaza. C’est un jour de joie pour ceux qui ont été otages pendants deux ans». Le chef du gouvernement a indiqué que le Luxembourg fera tout son possible pour aider. Il espère aussi que l’Ukraine connaîtra bientôt le même dénouement et que Poutine acceptera de négocier avec Zelensky. Sur la question des sanctions contre Israël, il a indiqué qu’il faudra voir ce qu’il va se passer à Charm el-Cheikh et se prononcera à ce moment-là.

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