L’Allemagne prévoit dès 2022 un recul de la part de ses dépenses de défense par rapport au PIB, a indiqué lundi le ministère des Finances, rompant avec ses promesses faites face aux critiques américaines.
Berlin, comme tous les membres européens de l’OTAN, a promis en 2014 de se rapprocher le plus possible en dix ans d’un budget de défense représentant 2% du PIB. Or cette part va passer de 1,37% en 2020 à 1,25% en 2023 (1,29% en 2022), selon la planification budgétaire 2019-2023, obtenue auprès du ministère des Finances et qui doit être présentée en conseil des ministres mercredi. Berlin devrait ainsi manquer son propre but de porter ces dépenses à 1,5% du PIB pour 2025.
Une telle baisse risque de provoquer la colère du président américain, Donald Trump, qui n’a eu cesse de critiquer les États européens, Allemagne en tête, pour la faiblesse à ses yeux de leurs dépenses militaires. L’impatience de Donald Trump sur le sujet a nourri les craintes d’une réduction de l’engagement américain au sein de l’OTAN.
L’Allemagne de son côté relève qu’entre 2014 et 2018 le budget défense a augmenté de 34% en volume. Les États-Unis ont dépensé en 2018 près de 650 milliards de dollars en matière de défense, contre 250 milliards pour tous les pays européens de l’OTAN, selon une étude publiée en février par l’Institut international d’études stratégiques (IISS, International Institute for Strategic Studies). L’augmentation du budget américain de 2017 à 2018 – environ 45 milliards de dollars – représente presque l’équivalent du budget total de défense de l’Allemagne, selon la même source.
AFP