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Orban veut expulser les migrants hors de l’UE et les parquer dans des camps


Plus de 2,3 millions d'électeurs ont répondu à la consultation et «presque tous» se sont exprimés en faveur de sa politique anti-migrants, a affirmé Viktor Orban (Photo AP)

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a suggéré à l’Union européenne d’ « expulser » tous ses demandeurs d’asile et de les parquer dans des camps hors de l’UE, plutôt que de chercher à les répartir entre ses États membres.

Avec cette nouvelle sortie du dirigeant conservateur hongrois, Jean Asselborn doit se frotter les mains. Le chef de la diplomatie luxembourgeoise a en effet suscité une tempête politico-médiatique mi-septembre, pour avoir proposer d’exclure -au moins provisoirement- la Hongrie de l’UE au motif d’une violation des valeurs fondamentales européennes. Tout en reconnaissant une maladresse dans la formulation de ses propos, le ministre des Affaires étrangères a maintenu sa position et son sentiment à l’égard de la politique hongroise qui verse dans le populisme voire la xénophobie.

Viktor Orban envisage ainsi une méthode radicale : débarrasser l’Union européenne des demandeurs d’asile. « Il y a une seule solution et elle est bonne pour tout le monde. Pour nous qui n’avons pas de problèmes car nous nous sommes défendus, comme pour ceux qui comme l’Allemagne ont des soucis : c’est d’expulser (les migrants) du territoire de l’UE », a-t-il déclaré dans un entretien sur le site internet Origo.hu. « De grands camps de réfugiés doivent être créés hors de l’UE, financés par l’UE et gardés par l’UE », détaille Orban. Les migrants y seraient parqués et « contraints de rester le temps que soient examinées leurs demandes d’asile ».

« Cela peut résoudre tous les problèmes »

Vent debout contre l’accueil de migrants, le Premier ministre organisera le 2 octobre un référendum controversé dans le but de valider son refus des relocalisations de réfugiés voulues par l’UE. La Hongrie accuse la chancelière allemande Angela Merkel d’avoir favorisé la vague de migrants il y a un an en menant une « politique de bienvenue » sans consulter ses partenaires européens. Aujourd’hui désavouée dans les urnes, Angela Merkel a formulé un mea culpa en disant qu’elle « voudrait remonter le temps » pour faire les choses différemment. Ce qui prête matière à ironie, estime Viktor Orban.

Lui est plutôt d’avis que « quiconque est entré illégalement dans l’UE doit être appréhendé et expulsé ». Et martèle que « cela peut résoudre tous les problèmes à ce stade ». Des problèmes étrangers à Budapest, qui n’a accueilli aucun réfugié dans le cadre du premier programme de relocalisation conclu à l’été 2015 entre les États membres.

A noter qu’un collectif de 22 organisations non-gouvernementales appelle les électeurs hongrois à « boycotter » le référendum du 2 octobre, jugeant ce scrutin « inhumain ».

Le Quotidien/AFP