Le monde est loin d’en avoir fini avec le nouveau coronavirus, qui a fait plus de 177 800 morts, a averti le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) mercredi.
« Ne vous y trompez pas : nous avons encore un long chemin à parcourir. Ce virus nous accompagnera pendant longtemps », a prévenu le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, au cours d’une conférence de presse virtuelle depuis le siège de l’agence onusienne à Genève.
La pandémie de Covid-19 a fait plus de 177 800 morts dans le monde depuis son apparition en décembre en Chine. Les États-Unis, qui ont recensé leur premier décès lié au coronavirus fin février, sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, mais l’Europe reste la région la plus touchée, avec plus de 110 500 décès. « La plupart des épidémies en Europe de l’Ouest semblent être « stables ou en déclin » mais « nous constatons des tendances inquiétantes à la hausse en Afrique, en Amérique centrale et du Sud, et en Europe de l’Est », s’est inquiété Tedros Adhanom Ghebreyesus.
« L’un des plus grands dangers auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui est la complaisance » face à la pandémie, a-t-il ajouté, soulignant que « les premiers éléments indiquent que la majeure partie de la population mondiale reste susceptible » d’être infectée par le nouveau coronavirus.
Une alerte lancée « au bon moment »
Son avertissement intervient alors que l’OMS est durement critiquée par les États-Unis, qui l’accusent de mal gérer la pandémie. Washington accuse en particulier l’organisation internationale d’avoir tardé à alerter pour ne pas froisser Pékin.
Le patron de l’OMS a affirmé mercredi que l’agence avait déclaré l’urgence sanitaire internationale, niveau le plus élevé d’alerte, « au bon moment », le 30 janvier, « lorsque le reste du monde avait suffisamment de temps pour se préparer ». « Nous avons déclenché le niveau le plus élevé alors que dans le monde il n’y avait que 82 cas confirmés et aucun décès », en dehors de la Chine, a-t-il détaillé, précisant qu’il n’y en avait alors que 10 en Europe dont 5 en France. « C’était suffisant pour se préparer et combattre le virus », a-t-il insisté.
Il a rappelé que lors de la première réunion du comité d’urgence de l’OMS les 23 et 24 janvier, les experts ne s’étaient pas mis d’accord pour déclarer l’urgence sanitaire internationale. Il n’a toutefois pas mentionné que la décision finale revient au directeur général de l’OMS. Le 11 mars, l’OMS a qualifié la crise sanitaire de « pandémie », une appréciation qui ne correspond toutefois pas à une réelle classification. Mais cet appel avait malgré tout déclenché une vague de mesures dans de très nombreux pays.
AFP/LQ