Le gouvernement grec a officiellement demandé à Berlin d’ouvrir des négociations sur des réparations financières pour les crimes commis pendant les première et deuxième guerres mondiales, en particulier pendant l’occupation nazie, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
« Le gouvernement grec appelle la partie allemande à entamer des négociations en vue de résoudre la question en suspens des réparations et des compensations de guerre que la Grèce revendique », précise le communiqué publié mardi.
L’ambassadeur de Grèce à Berlin a présenté au ministère des Affaires étrangères allemand un texte dans lequel le gouvernement grec appelle la partie allemande à entamer des négociations ».
En avril, le Parlement grec avait voté une résolution demandant au gouvernement d’Athènes d’agir en ce sens. « Cette action diplomatique », qui intervient un peu plus d’un mois avant des élections législatives anticipées, a lieu « en application de la décision prise à une large majorité » des élus du Parlement hellénique, ajoute le communiqué du ministère des Affaires étrangères.
270 millions d’euros
Devant le Parlement, le Premier ministre Alexis Tsipras avait promis « une note verbale à l’Allemagne » afin d’ouvrir le dialogue sur ces réparations financières, une question que Berlin juge réglée depuis 1960, dans le cadre d’un accord avec plusieurs gouvernements européens. Il a confirmé mardi soir la tenue d’élections législatives anticipées, le 7 juillet, après l’échec cuisant de son parti aux élections européennes et locales.
L’an dernier, une commission parlementaire grecque a évalué à 270 milliards d’euros les réparations que devrait payer l’Allemagne à la Grèce, aussi bien pour les dommages et pillages commis durant la Grande guerre que pour les atrocités endurées pendant l’occupation nazie (1941-1944), mais aussi pour un emprunt forcé à la Grèce contracté en 1942.
Ce vieux débat en Grèce était revenu sur le devant de la scène pendant la crise de la dette (2010-2018), durant laquelle l’Allemagne a été tenue pour responsable des strictes politiques d’austérité imposées à la Grèce en échange de prêts internationaux pour éviter la faillite.
LQ/AFP