Barack Obama est devenu ce jeudi le premier président des Etats-Unis en exercice à visiter une prison américaine, en arrivant à la maison d’arrêt fédérale d’El Reno, dans l’Oklahoma, dans le sud du pays.
Ce déplacement vise à mettre la lumière sur les failles d’un système carcéral parmi les plus coûteux et des prisons parmi les plus surpeuplées au monde, loin devant la Chine et la Russie. Le quart de la population carcérale mondiale est concentré dans les geôles américaines, alors que les Etats-Unis ne représentent que 5% de la population mondiale.
M. Obama veut réduire ce chiffre et le nombre de détenus mis à l’isolement, en plaidant notamment pour l’amélioration de la réinsertion professionnelle à la sortie. « Il y a une longue histoire d’inégalités dans le système judiciaire américain (…) nous ne pouvons plus fermer les yeux », a lancé cette semaine le président en dénonçant des peines « disproportionnées par rapport aux délits », prononcées par le passé.
« Notre système pénal n’est pas aussi judicieux qu’il devrait l’être », a souligné lundi le président, en commuant les peines de prison de 46 Américains, « des hommes et des femmes qui n’étaient pas des criminels endurcis » mais qui ont pour la plupart été condamnés à au moins 20 ans de prison pour trafic de drogue sans violence.
Avec 2,2 millions de prisonniers à travers le pays, les Etats-Unis gardent derrière les barreaux plus d’hommes et de femmes que 35 pays européens réunis. Noirs et Hispaniques sont surreprésentés: 60% des détenus viennent de ces communautés, qui ne représentent que 30% de la population américaine.
Cette incarcération de masse a provoqué une explosion des coûts. Le budget des prisons représente 80 milliards de dollars chaque année, le tiers du budget du ministère de la Justice.
AFP