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Obama en Allemagne : crises européennes au menu


Le président Barack Obama le 24 avril 2016 à Hanovre. (Photo : AFP)

Barack Obama prononce lundi un discours attendu en Allemagne sur les relations transatlantiques et invite les principaux dirigeants européens en mini-sommet, à un moment où Washington s’inquiète de l’affaiblissement de l’UE face aux crises multiples.

Le président américain achève à Hanovre (nord) une visite de deux jours en Allemagne, dernière étape d’un périple qui l’a d’abord conduit en Arabie Saoudite pour tenter de rassurer les monarchies du Golfe, inquiètes du réchauffement des rapports entre les États-Unis et l’Iran, puis au Royaume-Uni où il a mis en garde contre une sortie du pays de l’Union européenne.

La fragilisation de l’Europe face aux multiples défis auxquels elle est confrontée constitue une source d’inquiétude croissante pour l’administration américaine: outre l’éventualité d’un «Brexit» (sortie de la Grande-Bretagne de l’UE), la crise migratoire – qui trouve sa source notamment dans les conflits en Syrie et en Libye -, la menace terroriste de l’organisation jihadiste État islamique (EI), la situation toujours instable en Ukraine ou encore la morosité économique persistante sur le continent.

Ces thèmes seront abordés dans le discours que compte prononcer Barack Obama en fin de matinée dans le cadre de la foire industrielle de Hanovre, puis lors d’une réunion dans l’après-midi avec son hôte, la chancelière Angela Merkel, ainsi que les chefs de gouvernement britannique et italien, David Cameron et Matteo Renzi, ainsi que le président français François Hollande.

«Le président va discuter des progrès réalisés dans ces domaines ces dernières années et souligner le travail qu’il reste à faire à l’avenir», a indiqué un membre de son entourage.

La réunion des cinq dirigeants a été mise sur pied à l’initiative du président américain, souligne-t-on dans son entourage. Elle intervient à l’occasion de ce qui s’annonce comme son avant-dernier déplacement en Europe en tant que chef d’Etat, avant le sommet de l’Otan en juillet à Varsovie.

Syrie et TTIP au menu

Barack Obama n’arrive pas les mains vides à cette rencontre. Il compte annoncer lundi à Hanovre l’envoi de jusqu’à 250 instructeurs supplémentaires de l’armée américaine en Syrie pour former et assister les forces rebelles modérées, a indiqué dimanche soir un haut responsable américain sous couvert de l’anonymat.

Ce renfort entre dans le cadre d’une «série de mesures visant à accroître le soutien» des Etats-Unis auprès de ses «partenaires dans la région», en Syrie et en Irak, en lutte notamment contre l’EI, selon ce haut responsable.

Il intervient alors que la Syrie a replongé dans la guerre, après huit semaines de trêve, avec des bombardements entre régime et rebelles. M. Obama s’est dit dimanche préoccupé par cette dégradation et a dit vouloir «rétablir» le cessez-le-feu en lambeaux.

Depuis vendredi, un total d’au moins 63 civils sont morts à Alep, cité du nord-ouest de la Syrie qui vit de nouveau au rythme des bombardements aériens et tirs d’obus, après une période de calme relatif lié à la trêve initiée par les Etats-Unis et la Russie et entrée en vigueur le 27 février.

Barack Obama a toutefois rejeté l’idée d’envoyer des troupes américaines combattre au sol en Syrie ou d’instaurer par la force des zones de protection pour les civils.

Le président américain devrait aussi à nouveau plaider, lors de la réunion à cinq, pour la conclusion d’un accord de libre-échange entre les Etats-Unis et l’UE, connu sous son acronyme de TTIP ou Tafta, alors que les négociations patinent.

Barack Obama a dit dimanche vouloir boucler les négociations «cette année», tout en reconnaissant qu’il était trop tard désormais pour le faire ratifier par le Congrès américain d’ici à son départ de la Maison Blanche en janvier 2016.

La chancelière Angela Merkel lui a apporté son soutien, en affirmant que l’accord «profiterait à l’économie européenne». Mais les opinions publiques, tant en Europe qu’aux États-Unis, sont de plus en plus sceptiques sur l’intérêt d’un tel traité.

Le Quotidien/AFP