Le réacteur nucléaire belge Tihange 2, situé près de Liège (sud-est), a redémarré dans la nuit de lundi à mardi, après un arrêt de 21 mois lié à des inquiétudes sur la sûreté de l’installation, a annoncé son exploitant, Electrabel.
« Tihange 2 a redémarré en toute sûreté », a précisé la filiale belge du groupe français Engie sur son compte Twitter.
#Tihange2 a redémarré en toute sûreté
— Electrabel (@Electrabel) 14 Décembre 2015
Les autorités du Land voisin de Rhénanie du Nord-Westphalie (Allemagne) avaient par avance protesté contre ce redémarrage. Le réacteur, mis en service en 1983 et dont la production annuelle à pleine puissance « pourra atteindre 8 000 000 000 de kWh », a « été couplé au réseau à 21h21 » lundi, a précisé Electrabel.
L’agence de contrôle nucléaire belge (AFCN) avait autorisé mi-novembre le redémarrage de ce réacteur, ainsi que celui de Doel 3, près d’Anvers, également exploité par Electrabel, qui avaient été mis à l’arrêt en raison « d’incertitudes quant à leur sûreté ». « L’AFCN a conclu qu’Electrabel a pu démontrer de manière convaincante que les microbulles d’hydrogène présentes dans les parois des cuves n’avaient pas d’impact inacceptable sur la sûreté des réacteurs », avait alors expliqué l’agence.
Sur le même sujet : Belgique : le parc nucléaire à bout de souffle
Les réacteurs avaient été arrêtés à deux reprises. Une première fois à l’été 2012, après la découverte lors d’opérations de maintenance de milliers de microbulles, dues à l’action de l’hydrogène au moment de la fabrication des cuves en acier. Après un feu vert donné en mai 2013 pour un redémarrage, l’arrêt avait été de nouveau ordonné en mars 2014 lorsque Electrabel avait obtenu des « résultats inattendus » lors d’une analyse complémentaire.
De nouveaux tests ont alors été menés. « L’AFCN tient à souligner que tant les dossiers de justification d’Electrabel que sa propre décision finale reposent sur les résultats d’études scientifiques approfondies », avait assuré l’agence le mois dernier. L’exploitation des deux réacteurs a donc été autorisée jusqu’à leur arrêt définitif, prévu par la loi prévoyant la sortie du nucléaire, au 1er octobre 2022 pour Doel 3 et au 1er février 2023 pour Tihange 2.