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Nucléaire : le Portugal accuse l’Espagne de violer les règles européennes

Le Portugal a accusé vendredi l’Espagne d’avoir autorisé la construction d’un site de stockage de déchets nucléaires à Almaraz, à 100 km de sa frontière, sans en avoir évalué auparavant l’impact environnemental sur son voisin ibérique, violant ainsi les directives européennes.

« C’est une décision illégale », a déclaré aux médias le ministre portugais de l’Environnement Joao Matos Fernandes, ajoutant que Lisbonne « n’a d’autre alternative » que de présenter un recours auprès de Bruxelles « pour que la Commission européenne puisse agir ». Après la publication mercredi par Madrid d’un décret entérinant la construction du site controversé, le ministère portugais des Affaires étrangères a convoqué jeudi le chargé d’affaires espagnol pour « manifester sa surprise » face à cette décision. Selon un communiqué publié vendredi, le Portugal a « sollicité des éclaircissements aux autorités espagnoles », rappelant que Joao Matos Fernandes avait adressé une lettre à Madrid demandant de surseoir au projet tant que l’impact environnemental n’aura pas été étudié.

Sept incidents mineurs

Une directive européenne datant de 2014 oblige les États membres à « entamer des consultations » sur « les incidences transfrontalières potentielles » sur l’environnement de leurs projets publics. En octobre, le conseil de sécurité nucléaire espagnol avait donné son feu vert à la construction du dépôt de déchets nucléaires sur le site de la centrale d’Almaraz. Lisbonne avait alors demandé à Madrid de réaliser une étude de son impact transfrontalier. « Cette évaluation a été faite du côté espagnol, sans impliquer le Portugal. Les règles européennes n’ont pas été respectées », a fait valoir le ministre portugais de l’Environnement. Ces derniers mois, sept incidents mineurs ont été enregistrés à la centrale nucléaire d’Almaraz, une centrale « en fin de vie » selon Joao Matos Fernandes, qui a regretté « l’absence de transparence et de loyauté » du gouvernement espagnol.

Ces accusations ont été réfutées par Madrid : « l’évaluation environnementale » du projet d’Almaraz « a été menée conformément à la loi », a rétorqué une porte-parole du ministère espagnol de l’Énergie, ajoutant maintenir « un dialogue permanent et transparent avec les autorités portugaises ».

Le Quotidien/AFP

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