Diplomates iraniens et américains se sont retrouvés vendredi matin à Zurich pour deux jours de discussions sur le programme nucléaire controversé de l’Iran, a indiqué une source diplomatique américaine.
« La clé de nos négociations c’est que, quel que soit le contenu de l’accord, elles montrent clairement aux gens que se doter de l’arme nucléaire n’est pas possible, ou a été abandonné ou bien les deux », a expliqué John Kerry à l’issue d’une rencontre à Washington avec la chef de la diplomatie européenne. (Photos : AFP)
La responsable américaine Wendy Sherman mène la délégation de Washington. Ce nouveau cycle inattendu se tient moins d’une semaine après toute une série de rencontres à Genève, mais également à Paris entre Iraniens et Américains.
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry, qui a rencontré la semaine dernière son homologue Mohammad Javad Zarif à Genève puis à Paris, est attendu aussi en Suisse pour le forum économique mondial de Davos, mais le département d’Etat n’a pas précisé s’il participerait à cette occasion à de nouvelles rencontres sur le nucléaire iranien.
Kerry et ses représentants ont exhorté les élus américains à ne pas voter de lois imposant des sanctions supplémentaires à l’Iran. Le président Barack Obama a déjà promis qu’il opposerait son veto à de telles propositions. « La clé de nos négociations c’est que, quel que soit le contenu de l’accord, elles montrent clairement aux gens que se doter de l’arme nucléaire n’est pas possible, ou a été abandonné ou bien les deux », a expliqué John Kerry à des journalistes à l’issue d’une rencontre à Washington avec la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini. De nouvelles sanctions menaceraient l’unité des grandes puissances vis-à-vis de l’Iran, a-t-il mis en garde, ajoutant que « les Etats-Unis agissant unilatéralement n’est pas toujours le meilleur chemin ».
Certains élus américains demandent qu’un éventuel accord soit approuvé par le Congrès. D’autres sont partisans de l’adoption d’une loi qui imposerait graduellement des sanctions nouvelles contre l’Iran, à partir de juillet, en cas d’échec des négociations internationales. La tache de l’administration américaine a été encore compliquée par une invitation des Républicains au Premier ministre israélien Banjamin Netanyahu de venir parler de l’Iran devant le Congrès le 3 mars. Cette visite a totalement pris de court la Maison Blanche, informée de cette invitation faite par les Républicains peu de temps avant son annonce mercredi. Après un accord intérimaire en novembre 2013, les parties ont raté par deux fois les échéances qu’elles s’étaient fixées pour boucler un accord complet. La nouvelle date butoir est fixée au 1er juillet, avec l’espoir d’un accord politique dans les grandes lignes en mars.
L’Iran cherche notamment à obtenir en contrepartie d’un accord garantissant la nature pacifique de son programme nucléaire la levée des sanctions économiques qui frappent durement son économie. Téhéran assure n’être intéressé que par l’énergie nucléaire civile.
AFP