«Nous sommes là pour rester, nous sommes là pour nous battre!»: plusieurs centaines de personnes ont manifesté à nouveau mardi soir sous les fenêtres de Donald Trump à New York, pour notamment dénoncer le racisme après les violences de Charlottesville samedi.
Les manifestants étaient rassemblés sur le trottoir de la 5e Avenue, à proximité de la Trump Tower où le président est revenu pour la première fois depuis son arrivée à la Maison Blanche. Ils étaient encadrés par un cordon de policiers, déployés pour leur éviter tout contact avec une poignée de partisans du président américain qui arboraient quelques banderoles «Make America Great Again», et entonnaient parfois des slogans pro-Trump.
Les manifestants étaient aussi nombreux à dénoncer le racisme après les violences de Charlottesville samedi, d’autant qu’après avoir fini par dénoncer lundi des «violences racistes» inacceptables, le président américain a remis de l’huile sur le feu mardi en renvoyant dos-à-dos les membres de la droite suprémaciste et les manifestants venus les dénoncer. «Je ne serai pas venu ici (à la manifestation) si je ne venais pas de l’entendre dire ça à la télé il y a 20 minutes», a ainsi déclaré Jason David, un acteur de 23 ans.
Une femme de 32 ans, Heather Heyer, a été tuée dimanche à Charlottesville quand un sympathisant néo-nazi de 20 ans a percuté des contre-manifestants avec son véhicule. «Nous sommes tous Heather Heyer», pouvait-on lire sur certaines pancartes. Les manifestants souhaitaient également défendre les sans-papiers, et certains d’entre eux arboraient des pancartes demandant le maintien de «Daca» et du TPS. Le «Daca» est un décret passé en 2012 par l’administration Obama pour protéger de l’expulsion les jeunes sans-papiers arrivés enfants aux Etats-Unis.
Le «statut de protection temporaire» (TPS) a pour sa part été accordé à près de 60 000 Haïtiens après le séisme de 2010, et doit expirer en fin d’année. «J’espère qu’ils (l’administration Trump) vont entendre nos voix et ne vont pas stopper» ces programmes, a déclaré Maria Caba. Cette femme de 30 ans, originaire de République dominicaine, a bénéficia pendant quelques années du Daca avant d’obtenir une «carte verte», un permis de séjour en bonne et due forme.
Donald Trump «ne peut pas nous éviter. Je suis sûre qu’il nous entend depuis son appartement», a-t-elle ajouté en pointant vers la Trump Tower toute proche. D’autres en étaient moins sûrs. Mais «ce n’est pas pour lui que nous sommes là, mais pour nous soutenir mutuellement», a affirmé Tafari Robinson, une enseignante venue manifester avec sa fille de 3 ans.
Le Quotidien/AFP