Accueil | Monde | « Notre avenir énergétique et écologique » : le nucléaire soutenu par Macron

« Notre avenir énergétique et écologique » : le nucléaire soutenu par Macron


Emmanuel Macron était mardi sur le site industriel du groupe Framatome du Creusot pour soutenir la filière. (photo AFP)

Les industriels du nucléaire civil se montraient satisfaits mardi du soutien affiché par le président Macron, tout en manifestant une certaine impatience, alors qu’une éventuelle nouvelle commande d’EPR devra attendre.

« Notre avenir énergétique et écologique passe par le nucléaire », a déclaré le président dans un discours devant de nombreux responsables du secteur. « L’énergie nucléaire est l’énergie intermittente qui émet le moins de CO2 », a-t-il relevé.

Sa venue « est un signe très fort » qui donne de la « visibilité » au secteur, salue Philippe Frantz, président du groupe Reel et du pôle de compétitivité de la filière nucléaire française, Nuclear Valley. Dans la situation actuelle, « je ne vois pas très bien comment on peut s’en tirer sans au moins prolonger la durée de vie des réacteurs de 40 à 50 ans, voire investir un peu plus loin pour le renouvellement » du parc, avance-t-il.

Depuis quelques années, la filière nucléaire – qui revendique 220 000 salariés en France – met en avant son atout pour le climat. En effet, cette énergie émet peu de CO2, même en prenant en compte l’ensemble de son cycle de l’extraction de l’uranium au démantèlement des centrales.

Ses détracteurs soulignent en revanche les risques d’accident et le problème des déchets. Ils critiquent aussi les coûts élevés et les délais des projets nucléaires, qui les rendraient peu compétitifs. « L’efficacité de l’investissement d’un euro dans le nouveau nucléaire est largement inférieure à toute autre option, notamment efficacité énergétique et renouvelables », avance Mycle Schneider, un expert critique du secteur.

« Lancer le programme des EPR sans tarder »

Mais les industriels contestent cette analyse et se sentent confortés dans leurs arguments par le soutien affiché par le président. « Cette visite confirme l’importance du nucléaire, bas carbone compétitif et sûr, pour notre pays et pour le climat », se félicite le directeur général d’Orano, Philippe Knoche.

« C’est une reconnaissance que le parc nucléaire est indispensable à la fois pour assurer notre sécurité d’approvisionnement électrique (il fonctionne 24h/24) et pour atteindre nos objectifs climatiques », abonde Valérie Faudon, déléguée générale de la Société française d’énergie nucléaire.

Pourtant, les industriels n’ont pas obtenu grand-chose de concret mardi, hormis un choix sur la propulsion – nucléaire – du futur porte-avions français. Une décision qui bénéficiera tout de même à nombre d’entreprises, qui travaillent aussi bien dans le civil que le militaire, à commencer par Framatome.

Côté civil, une éventuelle commande pour de nouveaux réacteurs en France – qui n’est pas acquise – devra toutefois attendre 2023, après le démarrage de l’EPR de Flamanville. Un délai qui inquiète le secteur. « La France a besoin de lancer le programme des six EPR sans tarder à la fois pour des raisons de calendrier énergétique et de calendrier industriel », juge Valérie Faudon.

LQ/AFP

 

Un commentaire

  1. On ne sait si c’est le journaliste ou Macron qui disent des bêtises, mais le nucléaire n’est en aucune façon une énergie intermittente.
    En revanche les éoliennes et PV sont des énergies intermittentes qu’il faut bien compenser, notamment par du nucléaire quand in n’y a ni vent ni soleil, ou par des centrales à charbon, comme en Allemagne, quand on est anti-nucléaire primaire.