Le nord du Mozambique, région en proie depuis cinq ans aux attaques de groupes armés affiliés à l’Etat islamique, fait face à de graves pénuries alimentaires, a averti vendredi le Programme alimentaire mondial (PAM), qui a besoin de 51 millions de dollars pour faire face à cette crise.
L’agence de l’ONU fournit actuellement une assistance alimentaire à un million de personnes mais pourrait être contrainte de suspendre son aide en février 2023, au plus fort des besoins, si elle ne reçoit pas 51 millions de dollars supplémentaires.
« La situation est désastreuse et les gens souffrent », a souligné Antonella D’Aprile, directrice du PAM au Mozambique, lors d’un entretien vidéo depuis Maputo avec des journalistes à Genève. « Nous avons un grave problème de financement. Le PAM serait contraint de suspendre une aide vitale à un million de personnes d’ici février si nous ne recevons pas maintenant des financements », a-t-elle poursuivi.
Depuis le mois d’avril, le PAM ne livre que des demi-rations en raison d’un financement limité et de besoins en hausse. Le mois de février est particulièrement à risque car les agriculteurs attendent les récoltes et la nourriture est plus chère. C’est aussi la saison des cyclones.
La province de Cabo Delgado constitue l’épicentre des violences islamistes qui a déjà fait plus de 4 300 morts et un million de déplacés. Et c’est aussi la province qui souffre le plus de l’insécurité alimentaire avec 1,5 million de personnes avec des niveaux élevés de malnutrition.